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Spacetrain droit dans le mur

Spacetrain droit dans le mur

Après deux renvois, l’audience concernant les dirigeants de Spacetrain s’est tenue mardi au tribunal judiciaire d’Orléans. Émeuric Gleizes, gérant de la société éponyme, et son collaborateur Zoubier Harbaoui sont accusés d’avoir organisé une fraude au chômage partiel et au travail dissimulé pendant le Covid. Ils encourent de la prison ferme.
Gaëla Messerli
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Avec sa chemise blanche qu’il replaçait nerveusement, Émeuric Gleizes, créateur du projet Spacetrain, était bien seul, mardi, à la barre du Tribunal judiciaire d’Orléans. Accusé « d’escroquerie au préjudice d’un organisme chargé de mission de service public » pour l’obtention d’un paiement indu et de travail dissimulé, il aurait dû être accompagné de son collaborateur, Zoubier Harbaoui. Cet homme, qui fait office de directeur technique de la SAS Spacetrain, est en effet considéré par le Parquet « comme gérant de fait de la société ». Mardi, il était toutefois absent pour un « problème coronarien aigu ». Néanmoins, lecture a été donnée de ses cinq précédentes condamnations pour des escroqueries, des faux et usage de faux… Il a également été mentionné son interdiction de gérer une société. Ce passé trouble, Émeuric Gleizes dit l’avoir découvert peu avant sa garde à vue. Ancien conducteur de train, ce dernier s’est en effet lancé avec Spacetrain dans les pas de l’aérotrain de Jean Bertin après avoir rencontré Zoubier Harbaoui. Pour constituer sa société, il s’est associé avec le beau-frère de ce dernier en souscrivant des crédits à la consommation (50 000 € au total).

Travail « bénévole »

A la barre, face aux accusations d’escroquerie, Émeuric Gleizes s’est défendu d’avoir voulu abuser du chômage partiel. Selon lui, pendant le confinement, ses salariés travaillaient « bénévolement » sur un projet de masque filtrant et pas sur le projet Spacetrain. « C’était un service », a expliqué Émeuric Gleizes, qui assure que les sommes versées par l’agence de services et de paiement – près de 256 713 € – ont permis de payer les salaires des employés. Or, selon l’avocat des cinq salariés, cet argent a servi à payer une partie des retards de salaires impayés… mais aucun chômage partiel. Il a d’ailleurs été déploré à la barre qu’un autre contentieux aux prud’hommes n’était toujours pas réglé… L’avocat de l’URSSAF a, quant à lui, souligné la particularité technique de la fraude supposée, qui reposait sur une minoration des cotisations et des salaires versés et sur une majoration de l’aide reçue.

« Esclavage moderne » 

Avant ses réquisitions, la procureure de la République a rappelé que ce dossier n’était pas classique. « C’est une affaire d’esclavage moderne, a rappelé la représentante du ministère public. Il y a des salariés qui travaillent, dont la force de travail a existé, mais celle-ci a été niée. » Le Parquet a ensuite réclamé quatre ans de prison avec mandat de dépôt à l’encontre de Zoubier Harbaoui et trois ans de prison, dont 18 mois de prison avec un sursis probatoire, pour Émeuric Gleizes, avec un mandat de dépôt différé, obligation d’indemniser les parties civiles et 150 000 € d’amende. Une interdiction définitive de gérer une société a également été réclamée pour les deux hommes. Si la défense de Zoubier Harbaoui a plaidé la relaxe, soutenant que son client ne pouvait être considéré comme gérant, l’avocat d’Emeuric Gleizes a réclamé une peine plus clémente pour son client, dont le casier est vierge. « Il n’a rien touché et il a tout perdu ! » a insisté son conseil. « Je viens d’une famille modeste, a ensuite déclaré le prévenu. Je me suis fabriqué seul, d’abord dans le domaine musical puis comme loueur de voitures et à la SNCF. J’ai ensuite tenté ce projet Spacetrain dans le but de le réaliser, pas d’escroquer l’État ! » Émeuric Gleizes a rappelé qu’il était aujourd’hui interdit bancaire et ne détenait aucun des brevets de Spacetrain. Le délibéré est attendu le 12 janvier à 13h30.

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