L’Open Paratennis du Loiret frappera ses premières balles ce jeudi sur les courts du CJF, le club de tennis fleuryssois situé à… Saran. Quatre terrains seront mobilisés pour accueillir une cinquantaine de joueuses et de joueurs de très bon niveau, représentant plus de quinze nationalités différentes. « Chez les hommes, nous aurons 9 joueurs du top 30 mondial, précise Stéphane Goudou, le directeur du tournoi. Chez les femmes, le tableau sera également très relevé, avec notamment la 7e mondiale. » Si l’on devait faire une comparaison, les joueurs et des joueuses handi qui s’affronteront à Saran cette semaine ont un niveau qui oscillerait entre 0 à 4/6 chez les valides. « Depuis dix ans, le paratennis a beaucoup évolué. Ça se déplace plus vite et ça tape plus fort. Certains joueurs arrivent à frapper leur premier service à plus de 185 km/h. » Alors que tous les tournois du Grand Chelem organisent désormais une compétition handi durant leur quinzaine, le paratennis propose un spectacle fourni par des joueuses et des joueurs de mieux en mieux préparés. « Dans le Top 15 mondial, il commence même à y avoir quelques professionnels », décrypte Stéphane Goudou. Les récompenses sur les tournois suivent d’ailleurs l’amélioration du niveau : en fin de semaine, à Saran, le vainqueur du tableau hommes et la lauréate du tableau femmes gagneront chacun 2 090 €. Des sommes certes réduites si l’on compare avec le chèque empoché par le vainqueur de l’Open d’Orléans (plus de 18 000 €), mais le prize money de l’Open Paratennis du Loiret se monte quand même à plus de 22 000 €, et son budget à 90 000 €. Celui-ci pourrait d’ailleurs gonfler de 35 000 € d’ici à l’an prochain, puisque le tournoi ambitionne de grimper de catégorie. « Aujourd’hui, à titre de comparaison, l’Open Paratennis se situe entre un ATP 250 et un ATP 500 chez les valides. Si nous passions dans la catégorie supérieure, nous serions alors répertoriés comme un très bon ATP 500. »
Un « acte fort »
Pour faire ce saut, l’Open Paratennis devra séduire de nouveaux partenaires. Aujourd’hui, ils sont environ 80, collectivités comprises, à associer leur image au tournoi de tennis loirétain. « Nous sommes le premier événement de sport handi de la région Centre-Val de Loire, mais aussi le quatrième événement sportif de la métropole. On parle de nous jusqu’au Japon ! » détaille Stéphane Goudou. Pour le directeur du tournoi, les motivations des partenaires ont d’ailleurs évolué avec le temps et la médiatisation plus importante des sports handi à travers, évidemment, les Jeux paralympiques. « Les entreprises qui nous soutiennent ne sont plus là pour faire une B.A., dit-il. Pour certaines, il s’agit même d’un acte fort dans leur politique en faveur du handicap, que ce tournoi sert aussi à démystifier. » C’est pourquoi, cette année, 600 enfants issus d’écoles du Loiret seront invités sur le tournoi afin de rendre le handicap plus visible et montrer qu’il est possible de faire du sport même quand on est diminué. À ce titre, le CJF, organisateur de l’épreuve, fait figure de très bon élève dans le département, puisqu’il accueille huit licenciés de paratennis et bénéficie des services d’un entraîneur formé à cet effet.