La Banque de France en région Centre-Val de Loire a reçu 5 068 dossiers de surendettement l’an dernier, soit 22,6 % de moins qu’en 2019. Une baisse particulière à 2020, qui s’ajoute à une tendance de fond depuis quelques années (10 % de baisse chaque année). Une situation qui s’explique par plusieurs facteurs selon Marie-Agnès de Montbron, la directrice régionale de la Banque de France : « il y a eu les différents dispositifs comme le chômage partiel, des délais de paiement accordés par les bailleurs, mais aussi une plus grande difficulté à accéder à un travailleur social l’an dernier. En 2021, nous craignons cependant un rebond, avec les plans sociaux et la fin du chômage partiel. »
Au-delà de ce constat, la part de population surendettée pour 100 000 habitants est supérieure, en région, à la moyenne nationale : en Centre-Val de Loire, on compte ainsi 240 situations de surendettement pour 100 000 habitants, contre 203 au niveau national. Les départements du Cher et de l’Indre comptent le nombre le plus élevé de situations soumises aux commissions de surendettement pour 100 000 habitants (274 et 270). Le Loir-et-Cher est, a contrario, le département qui en compte le moins (209). Le Loiret fait face pour sa part à 238 situations de surendettement pour 100 000 habitants et totalise le montant médian d’endettement hors immobilier le plus important de la région : 17 600 € (16 157 € au niveau régional).
Une paupérisation féminine
Selon la Banque de France, le profil type du surendetté en région Centre-Val de Loire est majoritairement féminin (54 %), « très souvent cheffe d’une famille monoparentale. La séparation est un facteur déclencheur. » La personne surendettée est le plus souvent âgée d’entre 35 et 54 ans, même si la part des retraités de plus de 65 ans augmente (18 %) : « les personnes n’anticipent pas la baisse de revenus au départ à la retraite et souscrivent de plus en plus des prêts pour leurs enfants ou petits-enfants », explique Marie-Agnès de Montbron.
Autre caractéristique en Centre-Val de Loire : un quart des personnes surendettées sont au chômage, et la moitié d’entre elles ont une capacité de remboursement négative. 55,2 % des ménages surendettés vivent également sous le seuil de pauvreté. Dernières particularités régionales : la part des dettes liée à l’immobilier est de 40 % en Centre-Val de Loire, contre 20 % au niveau national. Enfin, la proportion de personnes détenant un bien est supérieure à la moyenne nationale (16,1 % contre 11,5 % au niveau français).