La Banque de France réalise des points mensuels sur la conjoncture et les perspectives économiques, ainsi que des enquêtes plus poussées deux fois par an. Elle s’appuie pour cela sur des enquêtes auprès des chefs d’entreprise qui exposent la situation de leur entreprise et leurs perspectives. Pour ce point du second semestre, 600 chefs d’entreprise de la région ont répondu au questionnaire de la Banque de France. Résultat : si l’impact de la crise sanitaire a été rude en mars-avril, le rebond est important, à l’image de ce qui se passe au niveau national. Ainsi, après une chute de l’activité de 32 % en avril, on s’attend finalement à une contraction du PIB de 8,7 % en fin d’année. Cela devrait entraîner la destruction de 800 000 emplois en France sur 2020-2021 portant le chômage à 11 % contre 8 % aujourd’hui. Avant un rebond et de nouvelles créations (700 000 prévues) en 2022. Si le scénario noir d’un nouveau confinement ne se produit pas…
La région Centre-Val de Loire n’échappera pas à ces montagnes russes. Le secteur de l’industrie prévoit une perte de 9,2 % des emplois dans la région, en particulier dans le secteur des transports, très impacté. Le BTP au sens large (construction, gros œuvre, second œuvre et travaux publics), malgré une baisse d’activité de 9,2 % cette année, ne prévoit pas de baisse d’effectifs contrairement au secteur des services qui devrait voir ses effectifs fondre modérément de 1,9 %. Des situations inégales donc selon les secteurs mais tous ont prévu une baisse importante de leurs investissements cette année : de 33 % pour l’industrie à 10 % pour la construction en passant par 19 % pour les services.
Des entreprises globalement en bonne santé
Grâce aux différents dispositifs d’aide mis en place par l’État et la Région, les entreprises ont plutôt bien résisté au choc Covid. 18 000 d’entre elles ont bénéficié du PGE (Prêt garanti par l’état garanti) en région pour un total de près de 2,8 milliards d’euros. Du coup, leur situation, malgré la chute d’activité sévère au printemps, n’est pas si dégradée sur le plan financier. Ainsi, si près de 85 % des chefs d’entreprise prévoient une dégradation de leur chiffre d’affaires et de leur résultat, seulement 40 % d’entre eux estiment que leur trésorerie sera impactée de plus de 10 %. Pour Cédric Traversaz, directeur adjoint de la Banque de France Centre-Val de Loire, « cela s’explique par l’efficacité des dispositifs d’accompagnement car si plus de la moitié des entreprises prévoient une baisse de 20 à 40 % de leur activité cette année, seules 20 % d’entre elles prévoient une trésorerie dégradée à hauteur de 10 % ou plus. »
Les autres grands gagnants de la crise, si on peut dire, sont les ménages qui, à l’image de ce qui se passe en France, ont épargné 4 milliards d’euros depuis mars. « En France, on en est à 80 milliards et on atteindra peut-être les 100 milliards d’ici la fin de l’année, poursuit Cédric Traversaz. Il serait bon que la confiance des ménages revienne pour que cette épargne se transforme en consommation, ce qui permettrait de réduire encore l’impact de la crise ». En débloquant l’épargne accumulée, les Français donneraient un sacré élan à cette relance !