À priori, s’il est un canton que la gauche ne peut pas perdre, c’est bien celui-ci. Plutôt vaste, il s’étend sur la moitié est du centre-ville, entre la Loire et le Cher, l’autoroute à l’est et l’avenue de Grammont à l’ouest avec un petit empiètement sur le quartier des Prébenbes. Surtout il est très contrasté socialement, entre le Sanitas, quartier pauvre s’il en est, et les secteurs plus cossus de Cathédrale-Heurteloup. En passant par les quartiers de Beaujardin et Velpeau qui évoluent aussi sociologiquement ces dernières années.
Ce canton est historiquement à gauche et devrait le rester. Sauf qu’en 2015, le binôme représentant la gauche plurielle de l’époque, composé de Dominique Lemoine (ex-Cap 21, parti de Corinne Lepage) et de Florence Zulian (PS) était passé mais sans écraser la droite. En raison principalement d’un mauvais report de voix des électeurs écologistes au second tour. Alors va-t-on jouer le match retour cette année ? Dans ce canton où les Verts réalisent traditionnellement des bons scores, ils présentent un binôme symbolisant l’alliance des deux partis écologistes les plus importants avec François Lafourcade pour EELV et Ursula Vogt pour Génération Écologie. Ce binôme est soutenu par la majorité municipale.
Face à eux, l’ancien adjoint de Jean Germain de 2008 à 2014 et la directrice du Secours Catholique trouvent non seulement le binôme des conseillers départementaux sortants qui se représentent, mais aussi le binôme Claude Bourdin – Joe Faurie, qui porte les couleurs de l’association citoyenne C’est Au Tour(s) du Peuple. Le binôme se revendique aussi d’une « gauche démocratique sociale et écologique ». CATP avait présenté une liste aux municipales l’an passé, réalisant 5,54 % et pourrait grignoter quelques voix aux Verts.
Gare à la triangulaire
Il faudra évidemment attendre les résultats au soir du 1er tour pour voir quel sera le rapport de force sorti des urnes entre les différents candidats à gauche et quel sera leur degré d’entente. Et en cas de triangulaire – si l’une ou l’autre liste refusait de se désister – ou en cas de mauvais report des voix à gauche lors du second tour, rien ne dit que la droite ne tirerait pas les marrons du feu. L’union LR-UDI a investi un jeune binôme composé de Julien Hérault (LR, ex élu délégué aux Sports dans l’équipe Bouchet) et Chloé Bouley, (UDI, attachée parlementaire). Un binôme new look qui succède comme candidat de la droite sur ce canton à Louis Aluchon et Marion Nicolay-Cabanne qui avaient fait bonne figure en 2015. Si on se réfère au précédent scrutin, rien n’est perdu pour eux…
Le RN est aussi en lice avec le duo Jean-Guy Protin – Claudia Rondel. Le parti lepéniste avait atteint le score de 17,68 % en 2015, loin d’être anecdotique. Et c’était il y a 6 ans… Depuis beaucoup d’eau a coulé sous les ponts d’Indre-et-Loire et rien ne dit que le ruisseau populiste ne deviendra pas rivière. À Tours aussi…
