Le canton de Tours 1 correspond à la partie de la ville située au nord de la Loire. Il recouvre à la fois le coteau, le quartier des Tourettes, celui de l’Europe, les nombreuses zones d’activités et commerciales
(Milletière – Douets) ainsi que le nouveau quartier de Monconseil. C’est le canton de Tours qui a le plus évolué ces derniers années, notamment sur le plan urbanistique, avec une densification importante de l’habitat, aussi bien le long de la ligne de tramway que dans le secteur de Monconseil qui a vu les immeubles pousser comme des champignons. Cela n’est pas sans conséquence, aussi bien sociologiquement que politiquement. En schématisant, on pourrait dire qu’auparavant le canton (qui a vu aussi deux anciens cantons nord-ouest et nord-est fusionner) se répartissait entre un plateau populaire (autour du quartier de l’Europe) et un coteau plus bourgeois. Mais, avec les mutations urbaines, le canton et sa population ont évolué.
À droite, duel de sensibilités
Longtemps à gauche – il a donné récemment deux présidents du Conseil départemental, Claude Roiron et Frédéric Thomas jusqu’en 2015 – le canton a basculé à droite en 2015 dans la foulée de la victoire de la droite à la mairie de Tours un an auparavant. C’est donc le binôme Xavier Dateu – Cécile Chevillard qui a siégé pendant six ans au Département. On les retrouve candidats cette année mais dans deux binômes différents. Les divisions de la droite tourangelle sont passées par là, et le binôme a volé en éclat. Xavier Dateu, vice-président en charge des Sports, se représente en compagnie de Chérifa Zazoua-Khames, ancienne adjointe au quartier de l’Europe de 2014 à 2019. Ils peuvent s’appuyer sur le bilan de la majorité départementale et leur action dans un quartier majeur du canton. De sensibilité de centre droit (il est issu du Nouveau Centre, le parti de Hervé Morin), il revendique l’étique « majorité départementale de droite et du centre ». Face à lui, il retrouve donc son ancienne équipière, Cécile Chevillard, conseillère départementale sortante et conseillère municipale d’opposition à Tours. Elle est en tandem avec Brice Droineau, ancien adjoint à la ville de 20214 à 2020 dans l’équipe Bouchet. Le binôme bénéficie de l’investiture officielle de la droite (LR) et du centre droit(UDI et Mouvement Radical). Ils représentent plutôt la tendance conservatrice et catholique de cette droite. Deux binômes étiquetés à droite donc mais représentant des sensibilités différentes.
À gauche, la rose contre le rouge
La nouvelle majorité municipale de Tours entend confirmer son succès aux municipales de 2020 en faisant élire certains de ses membres au Département. Dans la foulée des élections de l’an passé, elle présente des binômes sur les quatre cantons. Sur Tours 1, c’est Bertrand Renaud, adjoint délégué à Tours Nord justement, qui représente la municipalité. Il est associé à Tatiana Cordier-Royer. Il est issu des rangs de la France Insoumise ; elle est juriste, ancienne présidente du centre LGBTI à Tours. Un ticket gauche et société civile à forte sensibilité sociale et écologiste. « Nous avons entamé des actions pour ce quartier dans le cadre de notre mandat municipal, et nous entendons renforcer ce travail au niveau départemental », explique Bertrand Renaud.
Ils doivent faire face à la concurrence à gauche d’un autre binôme « social, écologique et humaniste » composé de Francis Lévêque et d’Alice Sempere, militante de l’écologie initiatrice des marches de la propreté à Tours. Ils partent au combat « en dissidents » car Francis Lévêque estime que le binôme investi par la majorité municipale n’est pas représentatif de l’électorat de gauche de Tours nord. « J’ai soutenu le rassemblement de la gauche et des écologistes aux municipales, et je soutiens toujours l’action de l’équipe municipale, mais j’estime qu’il y a dans ce canton où je vis depuis 20 ans une tradition socialiste à laquelle il faut répondre, et notre candidature proche de cette sensibilité peut répondre aux attentes de l’électorat de gauche… »
Le résultat du 1er tour indiquera si cette analyse était la bonne…
Les trois autres binômes candidats
Le parti présidentiel, La République en Marche, présente aussi des candidats avec Jean-Pierre Bodier (directeur d’établissements médicaux-sociaux) et Athina Mimche (entrepreneure et esthéticienne). Le RN est aussi présent avec Marcel Schiller et Claudine
Schiller. Il déclare vivre à Joué-lès-Tours donc n’est pas du quartier, ni même de la ville, a priori. Enfin, le Parti des Travailleurs présente aussi des candidats avec Jean-Marc Constancias et Catherine Géraudie.