« C’est une brique importante dans la structuration d’une filière hydrogène, et nous ne pouvons que nous féliciter d’accueillir cette usine sur le territoire régional. » Lors de la présentation du projet Elogen à la presse, François Bonneau n’a pas caché sa satisfaction. Dans cette course à l’hydrogène, l’énergie du futur, lancée par le plan France Relance présenté à l’automne 2020 pour répondre aux effets et enseignements du premier confinement, la région Centre-Val de Loire prend un bon départ. Car si on doit avoir recours massivement à l’hydrogène pour décarboner les activités humaines, il faut fabriquer ce gaz en grandes quantités, et pour, cela, se doter de machines adaptées.
Le projet d’usine de la jeune société d’Elogen, filiale de l’ingénieriste gazier GTT (Gaztransport & Technigaz), née du rachat de l’ex-Areva H2Gen, est donc stratégique dans la création d’une filière hydrogène nationale. Cette usine est destinée à fabriquer les catalyseurs qui serviront à produire de l’hydrogène en grande quantité, l’objectif de production ne se mesurant pas en nombre de machines construites mais en équivalent puissance, en l’occurrence, 1 GigaWatt par an qui correspond à la puissance d’un réacteur nucléaire standard.
La puissance d’un réacteur nucléaire
« C’est un marché embryonnaire aujourd’hui, mais c’est maintenant que les choix et les investissements doivent se faire pour avoir une production à cinq-dix ans, explique Jean-Basptiste Choimet, directeur général d’Elogen. Les perspectives sont importantes car l’hydrogène doit se substituer progressivement aux énergies fossiles. Avec ces équipements, nous visons une clientèle de grands sites industriels qui vont devoir aussi opérer rapidement cette transition énergétique, surtout si comme c’est le cas actuellement, les prix de l’énergie continuent de flamber… »
Preuve de son importance stratégique, le projet d’Elogen a été retenu dans les quinze premiers sélectionnés par le gouvernement pour structurer cette nouvelle filière. La future usine de 20 000 m2 sera installée dans la zone d’activités de la gare TGV de Vendôme. Son coût est estimé à 50 M€ qui seront financés par les actionnaires d’Elogen et des subventions de l’État attribuées dans le cadre du plan France Relance. Des fonds européens sont aussi attendus et la Région y participera à hauteur d’1 M€.