J’avais lancé le premier Convergences Bio avec colère, aujourd’hui nous l’organisons avec plaisir. » Bernard Charret, chef-cuisinier défenseur des produits locaux de qualité, met toujours la même énergie dans la préparation de cet événement qui rassemble sous forme de marché géant des dizaines de producteurs de Touraine. Leur point commun : produire en agriculture biologique (avec ou sans label AB).
Dimanche 18 septembre, les quais de Loire et la place Anatole France accueilleront ainsi plus de cent
paysans invités par le chef des Chandelles Gourmandes et une solide équipe de bénévoles. À leurs côtés, des acteurs incontournables sont aussi présents, comme le GABBTO, InPACT37, ou encore la Confédération paysanne et d’autres organismes moteurs du secteur agricole local.
En seize ans d’existence, ce marché bio a bien changé : « Les premières éditions avaient pour but de mettre en lumière ces paysans qui travaillaient avec la nature, qui testaient de nouvelles démarches. Mathias, qui avait plus de 200 légumes différents, Patrick qui faisait des pommes et expérimentait des préparations à base d’argile… L’idée était de montrer lors de ce week-end de Journées du patrimoine, que nous aussi on en faisait partie ! Le patrimoine est aussi vivant, nous voulions montrer qu’on existait », raconte Bernard Charret, initiateur de l’événement.
Un marché témoin de notre société
Aujourd’hui, Convergences fait partie du paysage ! Et ce marché de producteurs est aussi l’occasion d’observer l’évolution du secteur agricole, avec des femmes beaucoup plus présentes par exemple. Pour Bernard Charret, il reste encore du travail pour sensibiliser les consommateurs aux bienfaits du bio et du circuit court. Après le boom des ventes directes en 2020, certains producteurs constatent un reflux. « C’est dommage car on a bien vu avec le Covid combien la notion d’autonomie alimentaire locale est importante ! Mais on ne réalise pas toujours : le gel a par exemple beaucoup affecté nos arboriculteurs locaux, il y a peu de fruits cette année, mais comme on en trouve dans les supermarchés qui viennent de loin, on ne réalise pas… »
Convergences Bio n’est pas le lieu d’un prêche radical ou d’un endoctrinement. L’organisateur s’en défend : « On ne donne pas de leçons sur comment manger, mais on essaie de sensibiliser. Les gens viennent par curiosité, goûtent des produits, rencontrent des paysans, et ils feront leur chemin tout seuls… Le même chemin que j’ai fait il y a trente ans, car je ne suis pas né avec ces convictions ! »
Avec plus de 10 000 visiteurs chaque année, Convergences Bio sème en tous cas dans les esprits quelques idées pour faire du bien à la planète.