C’est un effet de la crise que le grand public n’avait pas forcément vu venir. Depuis le 17 mars dernier, et jusqu’à la première semaine de mai, les médecins libéraux, les professionnels paramédicaux et les pharmaciens ont vu leurs revenus fondre comme neige au soleil. « Les cabinets sont en détresse », résume le docteur Raphaël Rogez, président de l’URPS (Union Régionale des Professionnels de Santé) des médecins libéraux du Centre-Val de Loire. En région, Raphaël Rogez assure ainsi que les généralistes ont vu leur activité baisser d’au moins 50 % pendant la crise, que les « chirurgiens et les cliniques sont à l’arrêt » et que les médecins spécialistes ont perdu, durant ces deux mois, entre 80 et 90 % de leur patientèle. Dans les Urgences du Centre-Val de Loire, la baisse est, elle, estimée à 50 %.
Comment expliquer cette brusque décrue ? Première raison : une large partie des patients n’a pas souhaité se déplacer pour consulter, de peur d’être contaminée. « On a beaucoup matraqué sur les seniors… », soupire le docteur Rogez. Selon lui, ceux-ci ont été les premiers à déserter les cabinets. La téléconsultation a certes augmenté, mais peu de personnes âgées savent aujourd’hui manier l’outil informatique ou l’application WhatsApp… Au fur et à mesure, « la téléphonie simple a pu être développée », ce qui a permis à certains patients âgés de revenir dans les circuits de soins. « Mais beaucoup de gens ont préféré souffrir que venir… », assure Raphaël Rogez.
D’autre part, de nombreux patients ont aussi préféré reporter des consultations potentielles de peur d’encombrer les médecins, pensant que ces derniers étaient mobilisés sur le front de la lutte contre le Covid-19. Et comme, en plus, les pharmaciens se chargeaient de renouveler les ordonnances…