Dans un contexte national de « maîtrise budgétaire » et de financement des mesures prises pour répondre à la crise des Gilets jaunes, les députés ont dû jouer serré pour présenter un projet de loi de financement de la Sécurité Sociale qui tienne la route pour 2020. L’an prochain, donc, le budget de la Sécu sera de nouveau déficitaire, de l’ordre de cinq milliards d’euros environ. Une paille. Cependant, Stéphanie Rist, députée du Loiret, concède que des « efforts importants » ont encore été demandés aux hôpitaux. En contrepartie, l’élue annonce un début de réorganisation des urgences et de leur financement. L’idée générale est de faire sortir ces dernières du système de la tarification à l’activité (T2A), mais aussi de les désengorger. Population notamment visée : les personnes âgées. Pour que ces dernières évitent de poireauter des heures aux urgences, il s’agirait de les envoyer directement en services de gériatrie. « Mais il y a une organisation à trouver », admet Stéphanie Rist, qui souhaite que les malades, en général, soient désormais davantage pris en charge par la médecine de ville.
Pour cela, le renforcement des CPTS (Communautés Professionnelles Territoriales de Santé) – au nombre de 13 en région Centre-Val de Loire – est dans les tuyaux. Hors PLFSS 2020, c’était d’ailleurs l’un des axes forts du plan Ma Santé 2022, présenté l’an dernier. « Il n’y a encore pas d’obligation pour un médecin d’être dans une CPTS, reconnaît l’élue. Mais nous voulons les inciter à les intégrer. » Rappelons que les CPTS visent, selon l’ARS, à « faciliter la coordination des soins ambulatoires au bénéfice des patients ». « Nous voulons inciter financièrement les CPTS pour qu’elles proposent aussi plus de consultations non programmées », explique Stéphanie Rist. Certes, sauf qu’il manque toujours de praticiens dans certaines zones, à commencer par la métropole orléanaise. Petit motif d’espoir cependant : Olivier Carré a laissé entendre lundi en conseil municipal que, l’an dernier, le solde de médecins arrivant/partant avait été positif. Une tendance qui demande confirmation de l’ARS, mais qui pourrait être le début d’une inversion de la courbe. En attendant, Stéphanie Rist a également annoncé que les premières infirmières en pratiques avancées arriveraient au cours de l’année 2020 dans la région, ce qui permettrait de libérer du temps pour les médecins.
« Pour les plus fragiles »
La députée du Loiret a aussi fait le tour des avancées pratiques présentées dans le PLFSS 2020. Pour elle, un effort va être fait pour « protéger les plus démunis ». En résumé : une revalorisation des retraites de moins de 2 000 € bruts en fonction de l’inflation ; une revalorisation de certains minimas sociaux ; la création d’un forfait post-cancer pour prendre notamment en charge les pratiques de sport adapté, les soutiens physiques et psychologiques ; la mise en place d’un fonds d’indemnisation pour les victimes de pesticides ; le remboursement de la contraception pour les mineurs et la création d’un congé rémunéré pour les proches aidants. Seront également remboursées par la Sécu les frais de nuitées précédant les accouchements lorsque les futurs parents se trouvent à plus de 45 minutes d’une maternité. « Je défends notre politique, même si elle est difficile à expliquer, a résumé Stéphanie Rist. On stabilise la dette, en même temps qu’on prend des mesures pour les plus fragiles. » Quant au plan Ma Santé 2022, qui a pour objectif de vraiment changer le quotidien des patients, l’élue croit qu’il « sera vraiment efficace dans dix ans ». Va falloir patienter un peu.