350 000 € : c’est la somme qu’aurait détourné Guillaume Masset, directeur de l’APAJH et mari de la 1re adjointe PS à la ville de Tours, Cathy Münsch-Masset. Selon le procureur de Tours, lors de la garde à vue, il aurait reconnu avoir détourné cette somme des comptes de l’association en ayant encaissé, entre mai 2018 et novembre 2020, 24 chèques correspondant à des fausses factures qu’il avait lui-même établies.
Lors de cette même garde à vue, l’élue de Tours aurait nié toute implication dans les malversations de son mari. Même si, selon les enquêteurs, une partie des sommes détournées atterrissait sur le compte joint du couple. Elle est donc suspectée d’avoir bénéficié de ces fonds et se retrouve poursuivie pour « recel d’abus de confiance aggravé ». Celle qui est aussi conseillère régionale de la majorité Gauche-Verts et ancienne directrice de l’APAJH a été immédiatement suspendue de ses délégations aux solidarités, à l’égalité, à la cohésion sociale, à la santé publique et aux handicaps par le maire de Tours, Emmanuel Denis. Mais elle n’a pas démissionné car elle entend prouver son innocence avant d’en tirer des conséquences quant à son avenir politique.
Un signalement par Tracfin
Quant à son mari, fonctionnaire des finances publiques en disponibilité, il avait été recruté au poste de directeur en 2017, succédant ainsi à son épouse. Il a été mis en examen pour « faux, usage de faux et abus de confiance au préjudice d’une association faisant appel au don ». Ce qui lui a déjà valu une mise à pied par son employeur. Le fait que l’APAJH œuvre dans le domaine du handicap constitue une circonstance aggravante. Les époux ont été placés sous contrôle judiciaire et seront jugés en correctionnelle le 8 février prochain à Tours. En attendant, leur maison a été saisie en vue d’une éventuelle confiscation pour réparation du préjudice subi si condamnation il y a.
L’enquête a été déclenchée suite à un signalement de Tracfin, le service de lutte contre la fraude fiscale et le blanchiment, alerté par la banque du couple. Le procureur a rappelé que le principe de la présomption d’innocence prévaut. Pour un(e) élu(e) comme pour tout(e)autre citoyen(ne).