On n’en pas fini d’en parler de cet aéroport… Comme on n’a sans doute pas fini de reparler du tracé de la 2e ligne de tramway puis de la 3e ligne… À chaque an suffit sa peine. Celle qui va occuper les collectivités pour la prochaine année et demie jusqu’à l’attribution de la nouvelle DSP (Délégation de service public), actuellement gérée par le groupe Edeis, en juin 2022.
En s’envolant pour Cognac, l’École de chasse a laissé un beau cadeau empoisonné aux collectivités locales. Un bel aéroport fonctionnel certes dont l’Armée de l’Air assurait une partie des coûts d’entretien et de fonctionnement. À présent, pour obtenir la certification civile, il doit faire l’objet de gros investissements pour la sécurité, le recrutement de pompiers, la pause d’une clôture aux normes, l’acquisition de matériel d’entretien de la piste, etc. Pas de problème : les trois collectivités qui composent le Smadait (Syndicat mixte pour l’aménagement et le développement de l’aéroport de Tours) – la Métropole, le Département et la Région représentée chacune par trois membres – ont prévu d’injecter 3 millions chacune pour faire face à ces investissements indispensables.
Au 1er juillet, l’Armée se sera complètement retirée
Tout le monde est d’accord pour conserver l’aéroport et utiliser les 700 ha de foncier attenants pour développer un pôle d’activités du futur. Et ce d’autant plus que l’activité médicale – l’acheminement des greffons se fait par avion – est jugée vitale pour le rayonnement du CHRU. Là où en revanche les divergences se font jour, c’est sur le futur modèle économique. Emmanuel Denis, maire écologiste de Tours et président du Smadait jusqu’au 18 décembre, plutôt anti-aéroport avant d’être élu, a fini par se rallier aux pro. Ce qui ne lui vaut pas que des amis dans son camp. Mais il souhaite profiter de cette période de transition vers un aéroport civil pour revisiter le modèle de Ryanair basé sur des subventions. En gros : moins de low-cost avec une autre compagnie, pas de lignes intérieures concurrençant le TGV (comme Marseille actuellement) et pas de lignes sortantes (comme Marrakech aujourd’hui), mais uniquement des lignes rentrantes qui amènent des touristes, donc de l’activité économique. C’est cette position de départ qui a froissé certains membres du Smadait qui ont attaqué le maire de Tours. Lequel, pris entre le marteau des pro et l’enclume des anti portée par ses amis écolos, a préféré démissionner en plein conseil métropolitain le 17 décembre. Il reste cependant membre du Smadait, qui a récupéré un pilote à ses commandes, en la personne de Bruno Fenet, maire de Parçay-Meslay, dont c’était le métier… En attendant les prochaines turbulences liées à la nouvelle DSP et à la définition, entre autres, d’un plan de vols qui fasse consensus…