Vu tout ce qui s’est passé cette année, on s’en tire bien ! » lâche dans un sourire Fabrice Gasnier, le président de l’appellation chinon. « Et encore, sur notre appellation, nous avons été relativement épargnés contrairement à certains de nos voisins. On ne peut pas se plaindre, les vendanges ne sont pas tout à fait terminées mais nous devrions avoir des rendements dans la moyenne d’une année normales, soit 40 à 45 hectolitres à l’hectare. »
Du côté de l’appellation vouvray, on s’efforce aussi de garder le sourire mais il est plus crispé. Alain Le Capitaine, le président de l’appellation, annonce ainsi « une demirécolte par rapport à une année normale, ». 50 % en moins, ça fait beaucoup… Et encore ça n’est qu’une moyenne : certaines exploitations ont vendangé bien moins que ça, même s’il est encore trop tôt pour tirer le bilan définitif, les vendanges se terminant à peine. Lui-même a perdu, à cause des aléas climatiques, 80 % de la récolte ! Les dégâts liés aux épisodes climatiques varient toujours selon la situation et de l’exposition des parcelles, certains domaines étant plus touchés que d’autres…
50 % de raisin en moins sur l’appellation vouvray
Parce que la grande affaire de cette année 2021 – comme c’est le cas depuis plusieurs années –, ce sont bien les phénomènes climatiques qui ont perturbé l’éclosion de la vigne en Touraine (et partout en France d’ailleurs). Une longue période de gel début avril, un printemps frais, des orages de grêle en mai et juin (avec une tornade sur Saint-
Nicolas-de-Bourgueil qui a impacté 200 ha de vignoble), un été humide qui a favorisé le développement du mildiou, ce champignon ennemi de la vigne… Et vous avez une année qui aurait pu virer à la catastrophe.
Heureusement que le mois de septembre, plutôt chaud et ensoleillé, est venu rééquilibrer l’ensemble pour donner des raisins de qualité. « C’est ce qui nous console, même si la quantité n’y est pas, nous allons pouvoir faire des vins de qualité avec une gamme complète, des pétillants, mais aussi des tranquilles et les moelleux, c’est le plus important pour servir nos clients », se félicite Alain Le Capitaine. Même si pour cela il faudra aussi puiser dans les stocks des dernières années car sur Vouvray tout du moins, ce n’est pas 2021 qui permettra de les reconstituer. Mais Fabrice Gasnier comme Alain Le Capitaine en sont certains : le millésime 2021, malgré ces aléas, sera un bon cru ! Et c’est là l’essentiel !