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Covid-19 : fini de rire !

Covid-19 : fini de rire !

Les rassemblements festifs de plus de trente personnes ne sont plus autorisés dans le département, et ce pour une durée de quinze jours. Le port obligatoire du masque est également prolongé sur le territoire métropolitain. Ce sont les deux mesures phares annoncées par le préfet du Loiret, Pierre Pouëssel, en début de semaine.
Benjamin Vasset
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Depuis la semaine dernière, et au même titre que 68 autres départements français, le Loiret était classé en zone Alerte. Suivant les recommandations du Gouvernement, Pierre Pouëssel, le préfet du département, a depuis décidé de prendre une mesure supplémentaire pour lutter contre la propagation de la Covid-19 : jusqu’au 12 octobre, « les rassemblements festifs et familiaux (fêtes à l’occasion de mariage, soirées dansantes, anniversaires…) devront se tenir en petit comité, c’est-à-dire moins de trente personnes. Les établissements recevant du public de type L, comme les salles polyvalentes, sont concernés par cette mesure, ainsi que les établissements de type CTS, c’est-à-dire les tentes ou autres structures déployées à l’extérieur. » Les cérémonies d’obsèques ou de mariage, à l’intérieur d’une église ou d’une mairie, peuvent donc continuer à se tenir, mais les réceptions qui suivent, si elles dépassent les 30 personnes présentes, ne sont, elles, plus autorisées depuis lundi. La préfecture a par ailleurs rappelé que les « magasins, salles de sport, de même que les rassemblements professionnels ou les assemblées générales d’association, par exemple, n’entraient pas dans le champ de cette mesure et demeuraient donc autorisés selon les modalités actuellement en vigueur. » Pierre Pouëssel a précisé, en début de semaine : « les AG d’assos peuvent se tenir si elles ne conduisent pas à un verre de l’amitié… » Laissez donc le mousseux au frais, vous le ressortirez en d’autres occasions. 

Une évolution « contenue » du virus

Cette nouvelle mesure, doublée à la prolongation attendue du port du masque obligatoire sur toute la métropole (jusqu’à fin octobre au moins), signifie-t-elle que la situation se dégrade de façon inquiétante dans le Loiret ? « À ce stade, s’il n’est pas constaté d’impact fort sur les réanimations, les admissions en hospitalisation ont augmenté », répond la préfecture, tout en adressant un message de calme : « l’évolution de la situation sanitaire est pour l’instant contenue » dans le département, rassurent Pierre Pouëssel et Laurent Habert, qui pensent que le port du masque obligatoire a pour partie permis de limiter la casse depuis un mois. En début de semaine, le taux d’incidence dans le Loiret tournait toujours autour des 70 cas pour 100 000 habitants, et le taux de positivité oscillait entre 4 et 4,5 %. À titre de comparaison, Laurent Habert a pointé la situation à Marseille ou à Toulouse, où le taux d’incidence est de 250 pour 100 000. « Nous ne sommes clairement pas dans les mêmes données », a souligné le directeur de l’ARS, qui s’est montré davantage préoccupé par l’évolution sanitaire en Indre-et-Loire. 

Mais pour l’instant, a indiqué Laurent Habert, il n’y a d’ailleurs aucune « déprogrammation massive d’opérations » dans le Loiret. Pour continuer sur cette lancée « positive », le directeur de l’ARS a en outre confirmé que la prise en charge des patients Covid était aujourd’hui plus efficace et qu’elle aboutissait à moins de passages en réanimations. 

L’appel à la « responsabilité »

Malgré ce début de bonne note, pourquoi cibler précisément les événements festifs désormais ? « Les clusters que l’on a par exemple connus cet été à Montargis ou à La Source avaient pour origine des mariages, des anniversaires, ou des événements de ce type, explique le Préfet. Il y a quelques semaines, 12 Loirétains ont été contaminés après avoir assisté à un mariage à Annecy, et un est parti en réanimatio ». Du reste, la préfecture a décidé de durcir le ton vis-à-vis des bars et des publics qui les fréquentent : 86 établissements ont déjà été contrôlés (dont 25 samedi soir) et une trentaine de verbalisations ont été réalisées en soirée. « Ma responsabilité, c’est d’opérer des contrôles », indique le Préfet du Loiret, qui ne semble pas envisager, pour le moment, de fermer ces établissements à partir de 22h, comme cela est désormais le cas en région parisienne. Pour autant, si la rue de Bourgogne, dans l’hyper-centre d’Orléans, a été le théâtre principal de ces opérations de contrôle, d’autres bars, dans des zones rurales ou périurbaines, continuent de jouer tranquillement avec les règles, se fichant allègrement de l’obligation de porter le masque en intérieur, et ne sont pas inquiétés. Cela se passe pourtant à la vue de tous, des mairies comme des forces de l’ordre. « Aujourd’hui, les contrôles Covid (sic) représentent environ 40 % des interventions de la gendarmerie », réplique Pierre Pouëssel sur ce point. 

Malgré cette sévérité affichée, le plus haut représentant de l’État dans le département sait enfin qu’il ne peut pas faire grand-chose si ces « regroupements festifs » se déroulent dans des propriétés privées. Il en appelle donc à la « responsabilité » de chacun pour ne pas jouer avec le feu : « il faut que les citoyens comprennent ces contraintes, parce que nous devons éviter un dérapage et un reconfinement, qui serait désastreux pour l’économie nationale. » Au moins, les « citoyens » sont prévenus.

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