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L’herbe qui rend folle

L’herbe qui rend folle

Complices, ils finissent par se fâcher...
Laurence Boléat
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Le 7 juin dernier, huit hommes, représentés par huit avocats, étaient jugés par le Tribunal judiciaire d’Orléans pour trafic de stupéfiants, vol ou enlèvement et séquestration. Une affaire rocambolesque, car les victimes, au nombre de trois, étaient aussi parmi les prévenus. Pas simple, donc, de s’y retrouver dans ce dossier de plusieurs dizaines de pages… 

Seul victime présente à la barre, Jérôme B., a déroulé un récit croquignolet. Consommateur de cannabis et de cocaïne, il devait de l’argent à Laurent S., qui lui proposa, pour rembourser sa dette, de faire pousser du cannabis dans la cave de sa maison, située à Tigy. Le « job » de Jérôme B. ? Maintenir l’hydrométrie et la bonne température dans la plantation. Trois autres hommes – Younes M., Sofiane K., et Cyrille G. – participaient à cette petite entreprise, en achetant notamment des graines et du matériel. Une caméra de surveillance installée sur la plantation raccordait les images de la plantation sur le portable de Younes M. Un soir, alors que Jérôme B. passait la soirée avec Laurent S. et un autre ami, Ismaël M., la caméra se déclencha. Prévenus par Younes M., les trois hommes se précipitèrent dans la maison de Tigy et tombèrent alors nez à nez avec deux voleurs encagoulés, qui avaient déjà arraché les plants et s’enfuirent finalement avec des ballots sur le dos. Quinze minutes plus tard, Younès M. et Cyrille G. débarquèrent à Tigy. Le ton monta entre les cinq hommes, les deux derniers arrivés reprochant aux trois autres d’avoir organisé un faux cambriolage pour récupérer la marchandise. Armés de couteaux, ils menacèrent même de couper les doigts des enfants de Jérôme B. et demandèrent à être emmenés vers la planque présumée. En chemin, Ismaël M. tenta de s’enfuir en passant par la fenêtre de la voiture, mais  fut rattrapé puis frappé à coups de poings. La fine équipe finit par se séparer, et trois d’entre eux portèrent ensuite plainte contre deux de leurs comparses…

Plant foireux

Mais qui avait volé la drogue ? L’enquête montra que les deux « vrais » cambrioleurs répondaient aux noms de Taoukik M. et de Noorkhan A. Interpellés, ils expliquèrent aux enquêteurs avoir été prévenus de la présence de plants de « beuh » dans cette maison de Tigy par… Ismaël M. Ainsi informés, ils se décidèrent alors à faire main basse sur la marchandise : pour Taoukik M., il s’agissait d’aider son père, héroïnomane et en instance d’expulsion de son logement ; pour Noorkhan A., c’était un moyen d’économiser sur sa consommation personnelle et d’arrondir des fins de mois difficiles. Les deux cambrioleurs affirmèrent pourtant avoir été « déçus » par la qualité du produit pour pouvoir le revendre, et n’ont donc fait qu’en consommer une partie… À l’issue des audiences qui se terminèrent tard dans la soirée du 7 juin, le jugement de chacun des prévenus de ce drôle d’histoire fut mis en délibéré. Deux d’entre eux restèrent en détention provisoire, cinq autres furent maintenus en détention judiciaire.

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