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EHPAD : vers l’âge de raison ?

EHPAD : vers l’âge de raison ?

Dans un contexte où la proportion de personnes âgées augmente et où le livre-enquête de Victor Castanet sur la maltraitance dans les EHPAD a fait couler beaucoup d’encre, on peut s’interroger sur l’évolution nécessaire de la prise en charge de nos aînés dans le Loiret. Entretien avec Christian Braux, vice-président du Département en charge du bien-vieillir.
GAELA MESSERLI
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En décembre, à la suite de la plainte de la fille d’un résident, le parquet d’Orléans a ouvert une enquête pour des soupçons de maltraitance dans un EHPAD privé de La Ferté-Saint-Aubin. Le Département est-il régulièrement saisi de ce genre d’affaires ?

En 2021, nous avons reçu en tout une trentaine d’alertes, mais ce sont des signalements de tout niveau : cela peut être, par exemple, pour une barrière qui ne fonctionne plus en cas de fugue. Sur les 6 900 personnes accueillies en EHPAD dans le Loiret, il n’y a eu que cinq ou six plaintes de familles. Cela représente environ 1 pour 1 000, c’est très peu sur les presque 70 EHPAD du département. Il faut donc relativiser : nous n’avons pas eu, jusqu’ici, de signalement de situation gravissime. En cas de plainte majeure, l’EHPAD doit s’expliquer auprès du Département pour la partie hébergement et de l’ARS pour la partie médicale. Je précise qu’il y a des contrôles inopinés tous les ans, et même encore récemment. Lorsque l’on observe des plaintes qui se répètent dans les mêmes établissements, même si elles sont globalement peu nombreuses, il y a une visite. 

Comment le Département compte-t-il agir sur la question du vieillissement de la population et sur sa prise en charge ?

Le nombre de seniors augmente, il faut donc que l’on soit en capacité de les accueillir, même si le souhait majoritairement partagé par nos aînés reste le maintien à domicile. Celui-ci concerne 91% des personnes interrogées. Les progrès de la domotique et son utilisation dans l’habitat peuvent aider à ce maintien à domicile, en sécurité. Nous devons cependant penser à d’autres solutions. Cela peut être la création de petites unités de vie, sous forme de cohabitation de vie, en centre-bourg et dans des milieux plus urbains qui permettraient une véritable indépendance. Il existe déjà aussi, dans le département, l’accueil familial au domicile d’une personne agréée. C’est une solution qui consiste en un contrat avec un projet d’accueil personnalisé entre l’accueillant familial et la personne accueillie. Aujourd’hui, dans le Loiret, nous avons 125 personnes accueillies de cette manière par 70 personnes agréées. Il y a encore une trentaine de places disponibles. Le Département participe financièrement avec l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie), en fonction de la situation de la personne. D’autres pistes doivent également être explorées, comme les lieux de vie partagés ou les EHPAD hors les murs.

Une tension existe déjà au niveau des métiers de l’aide à la personne. Ne pensez-vous pas que le problème risque de s’aggraver ?

Pour pouvoir assurer ce maintien à domicile, il faut qu’il y ait une attractivité de ces métiers, et pas seulement sur le plan financier. Le lien social, en proximité, est au cœur de ces métiers. Il a de la valeur. Tout le monde le reconnaît. Il faut encore plus le valoriser.

Le handicap concerne également votre vice-présidence. Comment se passe cette prise en charge particulière liée au vieillissement ?

C’est un sujet dont on parle assez peu, en effet, mais qui est important. Nous cherchons à développer des unités de quelques places pour les personnes handicapées vieillissantes. Il y a actuellement deux projets en cours à Briare et à Coullons, mais il devrait y en avoir d’autres.

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