Les grèves d’enseignants, dix jours avant le brevet, sont plutôt rares mais au collège Condorcet, jeudi matin, c’est la grande majorité des enseignants qui était mobilisée ainsi que certains membres du personnel de cet établissement de 800 élèves. Pancartes et rassemblement étaient de la partie mais surtout une envie d’obtenir des moyens supplémentaires. En effet, outre des altercations entre les élèves, cinq faits de violences contre des professeurs ont été constatés pendant les huit derniers mois, dont quatre lorsque l’enseignant a voulu s’interposer entre des élèves et un directement contre l’enseignant. Une situation qui n’empêche cependant pas les professeurs de tenir à leurs « élèves et à leurs familles ». « Nous serons toujours là pour eux », insiste Bernadette Barrouillet Sigüenza, professeure d’espagnol, porte-parole des enseignants, entourée de parents d’élèves et d’anciens élèves venus soutenir les grévistes. Malgré la cohésion de l’équipe et les nombreux projets dans lesquels l’établissement est investi, une recrudescence et une banalisation de la violence sont observées depuis la sortie des confinements. « Cette violence est présente dans la société, en général, mais se ressent de plus en plus dans le collège. En 2017, nous avions eu une agression mais nous avions mis en place différentes actions, comme la médiation par les pairs, la formation des élèves dès la 5e pour tenir le rôle de médiateur lors de petits conflits entre eux… mais cela ne suffit pas, aujourd’hui », poursuit l’enseignante.
Des actions déjà en place
Programme de lutte contre le harcèlement, dispositifs spécifiques d’intégration pour les élèves qu’ils soient décrocheurs ou timides mais aussi lien avec les éducateurs de prévention spécialisée comme ceux des Maisons pour tous… Condorcet coche à peu près toutes les cases en matière de programmes nationaux de réussite comme de « dispositifs maison ». Par contre, malgré ses 800 élèves, le collège ne compte que sept postes de surveillants ! « Il y a plusieurs années, nous en avions encore douze », déplorent les enseignants, qui doivent, en plus, composer avec deux cours de récréation avec des angles morts. Les personnels réclament donc l’arrivée de surveillants supplémentaires ainsi que la création d’un poste d’assistant chargé de prévention et de sécurité. Mercredi 14 juin, les
personnels ont été reçus au niveau de l’Académie. « Nous avons été entendus mais nous n’avons, pour l’heure, aucun engagement ou promesse », déplore Kelig Cairon, professeure de français et porte-parole également des personnels. Reste à espérer une bonne surprise à la rentrée !
