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INTACT Régénérative, une société coopérative qui vise à révolutionner l’agriculture en région

INTACT Régénérative, une société coopérative qui vise à révolutionner l’agriculture en région

Créée en mars 2022 en partenariat avec AXEREAL, la société INTACT Régénérative, groupe coopératif agricole majeur de la région, envisage de créer la première filière française de production et transformation de légumineuses « à la pointe des enjeux de transition agricole et groalimentaire ». Quelle ambition !
L. B
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Le paysage agricole de la région Centre Val-de-Loire pourrait changer dès 2024 si le projet présenté par la société INTACT, le 16 janvier dernier, va à son terme. Visiblement, il est déjà activement soutenu, puisque Régine Engström, la préfète de région, François Bonneau, le président du Conseil régional, ainsi qu’une kyrielle d’autres élus étaient présents mi-janvier au siège d’AXEREAL pour officialiser le lancement d’un projet qui vise donc à bâtir une filière économique d’avenir s’inscrivant « dans un cercle vertueux à haute valeur environnementale ». Il est par exemple prévu de construire à Baule sur un terrain de 10 hectares (dans la zone d’activités Synergie Val de Loire) un bâtiment qui sera destiné à offrir un débouché rentable aux agriculteurs qui planteront pois et féveroles.

Compatible avec la culture céréalière ?

La société INTACT devrait démarrer en 2024 la production d’ingrédients à base de légumineuses autour d’une technologie très innovante qui valorisera la protéine de la plante. Objectif : construire « une filière d’agriculture régénérative » basée sur la séquestration du carbone dans le sol et la fixation de l’azote naturelle de l’air qui, lors de sa décomposition, devient assimilable par la plante, évitant ainsi le recours excessif aux engrais de synthèse. Les légumineuses sont en effet des plantes naturellement très bas carbone qui émettent jusqu’à 80 % de gaz à effet de serre en moins, soit l’équivalent de deux tonnes de CO2 à l’hectare par an. Une réduction très significative au regard des autres cultures, notamment céréalières. Mais pour Alexis Duval, co-fondateur et président d’INTACT, le bénéfice environnemental va bien au-delà : « Avec les légumineuses, il y a un surplus d’azote qui reste fixé dans le sol, ce qui permet une véritable synergie avec ce qui fait la force et la réputation de la région : les cultures céréalières. Les blés ou maïs qui seront plantés derrière bénéficieront de cette présence. » L’alternance de cultures qui découlera permettra selon lui de retrouver un équilibre au niveau des sols en « reformant des matières organiques pour enrichir et fertiliser la terre, tout en permettant une meilleure résistance à la sécheresse ». D’après l’INRA, ces pratiques agricoles devraient d’ailleurs permettre de réduire en France de 40 % les gaz à effet de serre à horizon 2030.

La première étape du projet consiste à planter et récolter des légumineuses, soit des légumes secs comme les pois jaunes, les fèves, les lentilles… Pour cela, INTACT va s’appuyer sur un club d’ambassadeurs d’une centaine d’agriculteurs volontaires qui ont déjà planté des pois jaunes et des féveroles cet hiver pour une récolte en juillet. Cette production servira de base pour sélectionner les meilleures semences destinées à plusieurs centaines d’agriculteurs. Ensuite, INTACT utilisera les 200 sites de collecte et de stockage de proximité d’AXEREAL, qui est entré dans son capital à hauteur de 20 %. Toutes ces récoltes seront ensuite valorisées grâce aux 60 % d’amidon qu’elles contiennent pour entrer dans la fabrication de l’industrie alimentaire et cosmétique. 

Convaincre les agriculteurs

Côté opérationnel, ce sont 65 000 hectares de terres qui sont susceptibles d’intégrer le dispositif avec la volonté d’atteindre dans la région 20 à 25 % de surfaces cultivées en légumineuses au lieu des 5 % actuels. Mais pour inciter les 10 000 agriculteurs du Centre-Val de Loire à modifier l’assolement, il faudra leur assurer l’écoulement de leur production… 50 M€ vont donc être investis sur le site de Baule (voir encadré) pour la construction d’une usine à plusieurs visages, d’où sortira toute une gamme de protéines végétales destinées à la restauration collective et à l’industrie alimentaire humaine et animal (produits végétaux, sans gluten, sans OGM, pauvres en sel, sucres et en graisses saturées…) tout en préservant, chose rare, leur valeur nutritionnelle grâce à une technologie de transformation issue de nombreuses recherches. Ainsi, des produits riches en fibres, en fer, en vitamines et antioxydants, mais également non allergènes, seront fabriqués au cœur de la région de plantation. Au programme également, la production d’alcool neutre pour l’industrie pharmaceutique et cosmétique. Reste à obtenir toutes les autorisations de la DREAL mais aussi et surtout les financements des investisseurs. Le 16 janvier, jour de la présentation du projet, ces deux dossiers n’étaient pas encore bouclés.

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