Lors de cet atelier, nous allons donner quelques clefs permettant, déjà, de s’orienter. Mais nous organisons aussi des expertises sur rendez-vous et il est toujours possible de nous envoyer des photos pour un avis ! Les participants peuvent d’ailleurs apporter un objet comme support pédagogique, explique Cécile Solibieda, commissaire-priseur. Cet atelier est aussi un moyen de démocratiser les ventes aux enchères. En province, elles ne sont pas que pour les riches ! Même si on y trouve de très belles pièces, il est aussi possible de se meubler pour pas très cher avec du mobilier ou des objets qui ont une histoire. » Celle-ci observe un marché très mouvant et cherche à donner les estimations les plus justes. « Nous nous adaptons en permanence. Aujourd’hui, nous marchons sur des oeufs avec le mobilier XVIIIe, sauf celui de grande qualité, poursuit Cécile Solibieda. L’Art déco s’essouffle un peu. Le matériel professionnel et les véhicules sont prisés. Pendant deux ans, avec les confinements liés à la Covid-19, les prix ont augmenté de 20 à 30 %. Maintenant, nous sommes plus sur un retour à l’avant-Covid. »
De nouveaux acheteurs
Côté acheteurs, le public se renouvelle, avec de jeunes acheteurs qui n’hésitent pas à enchérir en ligne, lors des ventes aux enchères. « Ils sont peut-être moins présents physiquement lors des ventes aux enchères mais viennent néanmoins voir les objets en amont et n’hésitent pas à laisser des ordres d’achat », observe la commissaire-priseur. Le net a également pris une nouvelle place dans les ventes aux enchères. Celles de l’hôtel des ventes Madeleine sont, comme la plupart des salles de ventes, toutes disponibles également sur internet. Il est possible d’enchérir partout en France et dans le monde. D’ailleurs, parmi les dernières ventes importantes de cette salle des ventes, il y a eu des broderies chinoises sur soie du XVIIIe siècle (83 000 €) qui ont été expédiées en Chine et un des trois tableaux d’une série du peintre Maurice de Vlaminck – vendus entre 34 000 et 45 000 € chacun – qui s’est envolé pour Singapour. Au niveau des vendeurs, « notre clientèle est variée et provient de toute la France. Nous avons aussi bien des déménagements vers un logement plus petit, des successions que des inventaires de partage… », précise Cécile Solibieda, dont l’hôtel des ventes organise, chaque année, entre 50 et 60 ventes aux enchères. Un travail de diplomatie car « les gens regardent sur le net ou sont influencés par l’émission de télévision Affaire conclue. Et il y aussi un aspect affectif. C’est impossible de valoriser soi-même son bien ».
La transparence
En matière de prix, il n’y a pas de surprise selon la commissaire-priseur. « Les frais de vente sont toujours indiqués tout comme les ventes sont annoncées. Rien n’est secret. Ici, nos frais de vente sont de 22,80 % TTC sauf pour les ventes judiciaires où le tarif est réglementé. Vendredi dernier, nous avions ainsi une vente à la requête du Crédit municipal. C’est une vente sur ordre du tribunal judiciaire. Les frais de vente sont de 15 % », développe Cécile Solibieda avant de retourner préparer la prochaine vente.
