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Justice alimentaire : Analyse de l’accès à l’alimentation dans notre région par un expert en géographie »

Justice alimentaire : Analyse de l’accès à l’alimentation dans notre région par un expert en géographie »

Jeudi dernier, La Ruche en scène accueillait le maître de conférences en géographie et aménagement, Bertrand Sajaloli, directeur du département de géographie de l’université d’Orléans. L’occasion de dresser un état des lieux de l’accès à l’alimentation dans notre région.
G.M.
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L’universitaire Bertrand Sajaloli travaille sur les questions d’équité alimentaire en région Centre- Val de Loire.

Bertrand Sajaloli connaît bien le visage de la pauvreté et les associations caritatives car il est le vice-président de Centraider mais aussi car il coordonne le programme de recherche PATAMIL sur l’équité alimentaire, financé par la Région. Ce chercheur a observé une augmentation de la pauvreté, notamment celle des étudiants, depuis la crise sanitaire, et l’inflation n’arrange rien. La part des Français se privant de nourriture atteint les 16 %, contre 12 % six mois avant, selon la dernière enquête du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc). Désormais, un tiers seulement des Français déclarent pouvoir manger tous les aliments qu’ils veulent contre la moitié en 2016. « Ce n’est pas deux ou trois pour cent ! » s’indigne Bertrand Sajaloli qui en qualité de géographe a recensé près de 43 structures dans la région proposant de l’aide alimentaire. « Mais elles ne touchent pas tout le monde », assure le chercheur. Au-delà de l’accès à l’alimentation elle-même, il y a aussi une réflexion de Bertrand Sajaloli sur l’aspect qualitatif de cette nourriture qui n’est pas sans conséquence sur la santé derrière. « Plus on est pauvre, moins on a accès à une alimentation de qualité, schématise rapidement le chercheur, et pas seulement pour des raisons économiques. C’est aussi culturel ou lié à un problème de mobilité. »

Les invisibles en ruralité

Bertrand Sajaloli s’est notamment penché sur le cas de Vierzon dont le taux de pauvreté dépasse celui de la région ainsi que le taux en France métropolitaine. Sans surprise, au cours de ses entretiens, il a rencontré des personnes en situation précaire mais également des familles monoparentales, où le chef de famille est une femme avec des enfants à charge et un emploi en temps partiel. Des recherches qui mettent en évidence qu’au-delà des ressources financières, ceux qui s’appuient sur un réseau de solidarité et d’entraide ont accès à une alimentation plus qualitative que ceux qui vivent isolés. Les femmes sont d’ailleurs plus nombreuses dans la première catégorie. 

Dans le cadre de ses recherches, Bertrand Sajaloli a constaté qu’il était difficile de quantifier précisément la pauvreté en zone rurale « car les données que nous pouvons obtenir par les impôts ne nous le permettent pas. C’est lié à la faible densité démographique et à l’habitat dispersé dans un contexte d’anonymisation des données ». Pour le chercheur, la difficulté d’accès à l’alimentation est plus difficile à mesurer en ruralité « car pour obtenir une aide alimentaire, il faut passer par l’assistante sociale. En campagne, on n’est pas anonyme ». De quoi donner lieu à un travail de recherche plus poussé pour ce chercheur, en lien notamment avec le Secours catholique, pour tenter d’identifier les zones blanches en matière d’aide alimentaire. 

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