« La pauvreté continue de progresser malgré une baisse du chômage et du nombre de demandeurs d’emploi. Celle-ci se qualifie autrement, avec de nouveaux publics en précarité. Le but est justement d’éviter leur descente », analyse Véronique Carré, avec le recul de ses premières rencontres avec les acteurs du terrain. « Il s’agit d’étudiants, de familles monoparentales ou de retraités qui aident leurs enfants ou petits-enfants. On trouve également des travailleurs précaires, selon les remontées de la Banque alimentaire ou des Restos du Coeur », poursuit la commissaire à la lutte contre la pauvreté en région.
Un pacte des solidarités
Si actuellement, Véronique Carré assure la poursuite des actions mises en place dans le cadre des contrats d’objectifs liés à la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté, notamment avec les Métropoles et les Départements, elle doit préparer également le pacte des solidarités qui doit prendre le relais pour structurer la politique de prévention et de lutte contre la pauvreté pour les cinq ans à venir. Au niveau local, cela se traduira par une alliance locale des solidarités. « L’intérêt du pacte est qu’il permettra de financer des actions sur un temps plus long, avec des financements pour deux ou trois ans », précise Véronique Carré. Ce pacte 2024-2027 balaiera quatre thématiques : la lutte contre les inégalités, de l’enfance jusqu’à la fin de vie, mais aussi la sortie de la pauvreté par l’activité et l’emploi (NDLR : le Département du Loiret doit d’ailleurs faire partie des départements tests du RSA sous conditions), l’accès aux droits et l’aller-vers ainsi que la transition solidaire. Ce dernier volet regroupe notamment la mobilité « qui est parfois un frein à l’insertion » mais aussi le logement. « Avec la mise en place des nouvelles normes, on risque de se retrouver avec un certain nombre de logements classés F ou G qui ne seront plus utilisables par les publics. Se pose la question du relogement. Les bailleurs sociaux ont déjà entrepris des travaux de rénovation mais le problème risque d’être plus prégnant au niveau du parc privé », détaille la commissaire à la lutte contre la pauvreté. L’enveloppe dédiée aux actions de lutte contre la pauvreté en région Centre-Val de Loire était de près de 4,5 millions d’euros. « Le pacte des solidarités devrait a minima être du même montant », estime Véronique Carré. Pour rappel, parmi les actions financées en 2022, on trouve notamment l’épicerie sociale et solidaire ESOPE pour les étudiants à La Source.
