|
|
|
Rabelais à la sauce techno

Rabelais à la sauce techno

Le duo de « pop-techno hybride » Gargäntua était présent au dernier festival Hop Pop Hop, et s’est produit sur scène le 18 septembre dernier. J4N D4RK et GOD3FROY – leurs noms de scène… – composent une musique aux multiples niveaux de lecture. Rencontre.
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur email
Partager sur whatsapp

C’est au fond de la classe de terminale, en cours de philosophie au lycée que ces deux-là se sont rapprochés. « On n’était pas tellement amis, et peut-être que ça se ressent dans notre musique, comme le rapport de haine et d’amitié de deux cochons qui n’ont pas grandi ensemble », avoue d’emblée GOD3FROY, dans une sentence qui plante d’entrée le décor. 

Après cette rencontre et le baccalauréat, ils se mettent à fréquenter le lieu associatif « anarchiste et autogéré » Le Chiendent, à Orléans. Là, ils créent des événements, invitent leurs amis, et forment leur première base de fans grâce à un public plus large. 

Soirée sataniste

En 2015, ils sont au programme d’une soirée techno sataniste, 666, où ils improvisent sur leur electribe. Gargäntua y fait ses premiers balbutiements, mais le deuxième événement du même acabit se voit interrompre par la police et ne dure que quinze minutes ! L’élément déclencheur de leur parcours est ensuite leur passage sur France Inter, à l’été 2015. Le groupe Salut c’est cool (techno, électro-punk) passe leur titre Frite belge dans le cadre d’une émission, sur laquelle les deux Loirétains sont peu après invités à se produire. Ils parcourent ensuite la France de Paris (Cabaret Sauvage) à Dijon (La Vapeur) en passant par Marseille (Le Molotov) et Bordeaux. Repérés par l’Astrolabe, ils sont lauréats Propul’son (dispositif de repérage et d’accompagnement d’artistes et groupes musicaux de la région Centre-Val de Loire) début 2020. Tout ce qu’ils ont déjà pu projeter comme idées ou anticiper comme projet est accéléré du fait des moyens mis à leur disposition en résidence. Et, comme une suite logique, la réception du public d’Hop Pop Hop dans l’enclos du Campo Santo est très positive. 

Une farce violente et vulgaire

Leur maquillage est-il inspiré du groupe de métal Kiss ? Perdu ! S’ils sont très sensibles à cette imagerie un peu dark, ils concèdent qu’elle est devenue très kitsch. « Eux, c’étaient les méchants d’il y a dix ans, ils ne font plus peur à personne, dit J4N D4RK. Et moi, j’ai envie qu’ils fassent encore peur. » L’utilisation du maquillage fait plutôt écho au principe du masque dans le théâtre antique, en tant que rupture entre son porteur et le personnage joué. Gargäntua choisit de surprendre, de pousser à la réflexion avec des codes subversifs et des thèmes toujours plus compliqués, ambigus, déchirants, mais aussi d’apporter la puissance du rock et les risques d’un concert live à la musique électronique, catégorisée à tort comme industrielle, et dont on regrette souvent la distance avec le public. L’œuvre de Rabelais, du même nom, est une farce violente et vulgaire, mais aussi une œuvre humaniste, folle et drôle. « Elle a fait écho en nous, aux choses qu’on a en commun dans une myriade de choses qui nous opposent », explique GOD3FROY.

Plus d’infos :
Faim du Game,
EP de 8 titres paru en 2020.
À découvrir via :
YouTube, Facebook, Spotify, Soundcloud, Instagram ou www.Gargäntua-music.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Autres ARTICLES a lire

Signaler un commentaire

Enable Notifications Oui Plus tard