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Marie-Laure Rauline : la fine fleur
Portrait

Marie-Laure Rauline : la fine fleur

À quelques pas du Parc Floral, à Saint-Cyr-en-Val, se trouvent les pépinières Javoy, spécialisées dans les plantes grimpantes. C’est une femme, Marie-Laure Rauline, collectionneuse de clématites, qui les dirige avec son frère et qui défend l’excellence végétale orléanaise en France et en Europe.
Gaëla Messerli
11/02/1983 : Naissance à Orléans
2006 : Obtient un diplôme d’ingénieur Agrocampus à Angers
2010 : Reprend les Pépinières Javoy à Saint-Cyr-en-Val

Avec son frère Benoît, Marie-Laure Rauline dirige depuis 2010 les pépinières Javoy, célèbre exploitation familiale du territoire métropolitain qui emploie aujourd’hui 25 personnes. « À l’origine, je voulais devenir fleuriste, parce que je suis créative et que j’aime beaucoup l’art floral, rappelle la cheffe d’entreprise. Mais comme je n’étais pas mauvaise dans mes études, mon père me titillait… En Terminale, j’ai donc passé plusieurs concours et j’ai été reçue à l’Agrocampus d’Angers, une école d’ingénieurs. » C’est là-bas que Marie-Laure y rencontrera son mari. Son diplôme en poche, elle travaille ensuite pendant quatre ans pour une entreprise de terreau, où elle réalise le suivi technique de producteurs dans l’ouest de la France. Un jour, elle reçoit un coup de fil de son père qui lui indique clairement que c’est le moment ou jamais de reprendre les rênes des pépinières… « J’avais un mois pour me décider…, raconte-t-elle. En fin de compte, j’ai décidé de reprendre l’entreprise comme une boîte normale. Mon frère travaille en production, car c’est un passionné de plantes. Nous nous complétons très bien. Franchement, c’est une belle aventure. »

Marie-Laure Rauline a d’ailleurs profité de ces dernières années pour redécouvrir les clématites. Une passion botanique qui l’a conduite à constituer une collection de plus de 300 spécimens, labellisée « Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées » et installée chez elle, à Saint-Pryvé, mais aussi en Normandie (certaines sont visibles au Jardin des Plantes d’Orléans, ndlr). « Nous avons énormément d’espèces sauvages ; je cherche des graines partout dans le monde », ajoute celle qui produit justement, avec les pépinières Javoy, près de 500 variétés de plantes grimpantes dont 200 clématites, vendues dans toute la France et en Europe du Nord. 

Le dynamisme de Marie-Laure Rauline ne passe pas inaperçu et a vite été repéré par les structures interprofessionnelles, puisqu’elle préside désormais le CAP filière Horti-Pépi pour la région Centre-Val de Loire. « Avec cette casquette, précise-t-elle, je défends une stratégie en lien avec les producteurs », alors qu’elle est également impliquée dans la station d’expérimentation Centre de développement horticole de la région Centre-Val de Loire. La preuve que Marie-Laure Rauline ne prêche pas pour sa seule paroisse. D’ailleurs, son objectif est de faire de nouveau du bassin orléanais « une place forte » du végétal. « Il ne s’agit pas seulement de l’horticulture et des pépinières, car il y a de nombreux usages au végétal », développe celle qui porte également la voix de sa profession au niveau national au bureau du syndicat de producteurs de végétaux d’ornement Verdir (ex-FNPHP). C’est d’ailleurs avec cette casquette que l’an dernier, Marie-Laure Rauline a été invitée à l’Élysée et a remis le traditionnel muguet au couple présidentiel ! « Ce fut un joli moment qui m’a permis de rencontrer des interlocuteurs des ministères ou la fleuriste de l’Élysée… », se rappelle la cheffe d’entreprise. 

Demain la résilience 

Aujourd’hui, Marie-Laure Rauline a le regard tourné vers l’avenir et sur la résilience des pépinières Javoy, notamment après les récents épisodes de grêle de cette année. Depuis 2003, l’exploitation récupère ses eaux d’arrosage et de pluie ; elle ne chauffe ni n’éclaire ses serres, qui ne servent que l’hiver. « Les plantes sont en fleur lorsque c’est le moment, nous n’allons pas contre la nature », insiste la cheffe d’entreprise, qui envisage cependant d’investir dans des protections anti-grêle, puisqu’elle sait devoir adapter ses productions au changement climatique. Marie-Laure Rauline prévoit également d’embaucher : « L’idée n’est pas de grossir, mais de faire mieux », dit-elle. Pour l’heure, elle prépare une œuvre qui sera proposée dans le cadre des Jardins éphémères de la Métropole : l’école de La Mouillière, l’EPSM Daumézon, Olivier Striblen et le groupe Richard y sont associés. De l’humain et du végétal, voilà un bouquet qui lui plaît bien…

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