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Que proposent les candidats dans la cité johannique ? leur programme en un coup d’œil

Que proposent les candidats dans la cité johannique ? leur programme en un coup d’œil

En six grands thèmes, voici, tirée de leurs programmes officiels et de leurs réunions thématiques, la quintessence des propositions des candidats aux élections municipales d'Orléans, qu’ils assurent tous avoir bâti en « écoutant » les citoyens orléanais.
Benjamin Vasset
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Santé : que peuvent-ils faire ? 

C’est LA préoccupation principale des Orléanais pour les six années à venir. Quand bien même l’État est le principal maître d’œuvre en la matière, les candidats aux élections municipales ont formulé plusieurs propositions pendant cette campagne. Olivier Carré a ainsi promis qu’en 2026, chaque Orléanais aurait un médecin traitant. Il a aussi certifié vouloir poursuivre l’effort sur la construction de MSP. Serge Grouard, lui, met sur la table l’idée d’un grand centre de santé municipal qui salarierait des praticiens. Baptiste Chapuis le suit dans cette option. Son confrère écologiste, Jean-Philippe Grand, promet quant à lui « une équipe de médecins salariés sur chaque quartier déficitaire au terme du mandat. » « Nous pouvons salarier des médecins », assure de son côté Nathalie Kerrien, sans pour autant dire dans quel cadre elle envisage cette hypothèse.

Un CHRU, vraiment ?

Deuxième volet clé pour les candidats : le dossier de l’hôpital et des études de médecine. Jean-Philippe Grand demande « la création d’un CHU Val de Loire qui chapeauterait les deux hôpitaux de Tours et Orléans » pour attirer de futurs médecins à Orléans ; Baptiste Chapuis l’adoube à peu de choses près en disant vouloir « renforcer l’hôpital régional en organisant son statut universitaire et en assurant la présence d’internes. » Serge Grouard est peu ou prou sur la même ligne, lui qui écrit souhaiter la « création d’un grand CHRU Tours-Orléans » et une meilleure répartition des études de santé entre Tours et Orléans. Olivier Carré, assure de son côté qu’un « CHRU » est un mirage et que ni l’État, ni Tours n’en voudront. Il prône du coup un discret travail de fond pour faire venir des internes en fin d’études au CHRO. Enfin Nathalie Kerrien n’évoque pas de CHU sous quelque forme que ce soit, mais souhaite notamment, pour attirer de jeunes médecins, proposer un « PASS Internat regroupant divers avantages pour qu’ils découvrent et aiment
notre ville ». 

* La liste Lutte Ouvrière se focalisant sur des enjeux nationaux, elle n’a pas de propositions à faire sur le plan local. Nous n’intègrerons donc pas ses « recommandations » dans les synthèses présentées ici. 

Environnement :  Il y a urgence

Améliorer la qualité de vie en améliorant l’air respiré, en protégeant au mieux les Orléanais des canicules éventuelles tout en préservant ou maximisant les ressources naturelles : c’est le challenge que les candidats souhaitent relever. Sur ce thème, Jean-Philippe Grand veut « donner la priorité aux mobilités douces » et engager un « grand plan de rénovation énergétique » avant la fin de l’année 2020. Ce dernier objectif est dessiné par pratiquement tous ses adversaires, à commencer par Serge Grouard, autoproclamé « candidat vert » de l’élection. Comme Olivier Carré, celui-ci veut « décarboner » Orléans, mais à un horizon plus rapide que son prédécesseur, promet-il, et rappelle d’ailleurs son bilan en la matière lorsqu’il était maire. Le candidat LR porte aussi une proposition phare : la création de « fermes solaires ». Ce à quoi ses contradicteurs, comme Jean-Philippe Grand, lui répondent qu’il y a déjà de l’espace à utiliser sur les toits d’Orléans… 

« Revégétaliser » et « débitumer »

Olivier Carré propose quant à lui un « guichet unique pour aider à monter ses projets de rénovation thermique et énergétique » et la constitution « d’aides aux ménages qui ne pourraient pas s’engager dans ses travaux. » À l’instar de Jean-Philippe Grand, Baptiste Chapuis appuie pour sa part sur le besoin de « revégétaliser » une ville trop minérale, afin de faire baisser « la température lors des vagues de chaleur et de créer des îlots de fraîcheur ». Même priorité chez Nathalie Kerrien, qui souhaite « laisser courir le végétal » et porte du reste une mesure symbolique : la gratuité du Parc floral. L’un des axes forts de son programme est également de faire d’Orléans « une ville zéro plastique ». Autre volet partagé par la majorité des candidats : favoriser le bio et le local dans les assiettes des écoliers et des salariés des restaurants administratifs et scolaires.

Transports et la gratuité ? 

Assez vite dans la campagne, le débat sur les transports (dont la compétence est du ressort de la Métropole) s’est cristallisé sur la gratuité des transports en commun. Beaucoup ont très vite rappelé que la gratuité totale coûterait environ 20 M€ à la collectivité. Serge Grouard a donc dégainé une « tarification plus juste instaurée grâce à la prise en compte du quotient familial » et une gratuité « pour les personnes handicapées » ; Olivier Carré s’est prononcé pour une gratuité partielle pour les – 18 ans, mais aussi pour une baisse des tarifs pour les étudiants, les personnes âgées et les handicapées. Nathalie Kerrien est quant à elle favorable à une gratuité pour les – 26 ans, tout comme Jean-Philippe Grand. Ces deux candidats souhaitent également généraliser la gratuité lors des pics de pollution. Ils sont en cela sur la même longueur d’ondes que Baptiste Chapuis qui a aussi fixé la gratuité aux – 26 ans, mais également aux « retraités et aux personnes en précarité ou vulnérables ». Nombreux sont en outre les candidats à vouloir augmenter l’offre en quantité, avec des « navettes de nuit » pour Jean-Philippe Grand ; « un service de transport public gratuit assuré toute la nuit en fin de semaine » pour Nathalie Kerrien, ou un réseau de tram supplémentaire de la ligne A de Coligny à Saran pour Baptiste Chapuis. Serge Grouard dit lui « réfléchir » à une troisième ligne de tram tandis qu’Olivier Carré pousse pour un réseau plus flexible et plus ciblé, notamment autour des transports à la demande. 

Quant au vélo…

Les candidats veulent aussi accroître la place du vélo en ville. Olivier pense ainsi « changer de braquet » en la matière en déployant des « itinéraires cyclables dans toute la ville ». Serge Grouard veut construire un « vrai réseau continu et sécurisé de pistes cyclables » ; Nathalie Kerrien souhaite mettre en place un « véritable plan vélo » et ouvrir par exemple « une autoroute cyclable entre La Source et le centre-ville ». « Plan vélo » également pour Jean-Philippe Grand « avec des voies réservées », tandis que Baptiste Chapuis milite pour de « nouvelles pistes cyclables sécurisées sur 100 km ». 

Sécurité : faut-il s’inquiéter ? 

Serge Grouard a très tôt ciblé ce thème et fait passer le message qu’Olivier Carré n’avait, en la matière, pas fait le maximum depuis 2015. Il a ainsi décrété une « urgence sécurité », en promettant, s’il est élu, de renforcer la police municipale et la politique de prévention, mais aussi de développer la « vidéo-protection » et de lutter contre l’immigration illégale. Mis en cause, Olivier Carré lui a rétorqué, chiffres à l’appui, que l’insécurité avait bel et bien baissé depuis 2015. Toutefois, les propositions des deux anciens amis sont assez proches. Par rapport à son prédécesseur, le maire sortant porte peut-être davantage l’accent sur la lutte contre les « incivilités du quotidien ». 

Une « police de l’environnement » ?

Au centre, Nathalie Kerrien ne suit pas ses deux anciens collègues de la majorité de 2014 qui disent vouloir augmenter les effectifs de la police municipale : la candidate affirme seulement vouloir mieux redéfinir l’action de cette dernière, en la rendant « plus proche et plus efficace ». À gauche, on lie davantage insécurité et problématiques sociales, Jean-Philippe Grand voulant par exemple porter une partie de son action sur la prévention des addictions. Il promet aussi de porter une vive attention aux « comportements à risque en voitures », et projette également de créer « une police de l’environnement ». Pour Baptiste Chapuis et Dominique Tripet, le thème de la sécurité stricto sensu n’est pas, si l’on regarde l’histoire de leurs partis respectifs (PS et PC), parmi les thèmes de prédilection. Dans son programme, le binôme n’a d’ailleurs aucun chapitre réservé exclusivement au sujet, quand bien même l’on peut piocher certaines propositions y attenant : leur philosophie évoque surtout une forme d’insécurité sociale et énergétique auxquels le duo veut remédier, de même qu’il souhaite « augmenter le nombre de places en hébergement d’urgence pour ceux qui ont perdu leurs toits ». 

Démocratie
à vous d’agir 

Devant l’abstention galopante et après la crise des Gilets jaunes, les candidats ont saisi ce qu’ils pensent être l’air du temps : donner plus de parole, voire de pouvoir, aux citoyens. Jean-Philippe Grand promet ainsi que « toute décision d’aménagement, de service, d’équipement sera élaborée dans la co-construction impliquant les citoyens, les services de la ville et les élus ». Il prévoit également de « doubler le budget participatif », d’engager des « votations citoyennes » et de créer une « procédure de saisine du conseil municipal sur des questions soulevées par des groupes d’au moins 3 000 Orléanais. » Cette « vitalité démocratique » est également l’une des priorités de Baptiste Chapuis, qui promeut la « co-construction » en déclarant vouloir mettant en place des « jurys et des audits citoyens », mais aussi « un droit de pétition ou d’amendement ». « Tout habitant de 16 ans au moins pourra transmettre des sujets au conseil municipal », promet-il, tandis qu’il acte le fait de porter le budget participatif à « 1 M€ contre 300 000 € aujourd’hui ». 

Le budget participatif, c’est combien ?

Très critique envers Olivier Carré lors de l’affaire dite des « notes de frais », Nathalie Kerrien propose elle dans son programme de fonder un « comité d’éthique » et d’embaucher un déontologue à la mairie. Elle veut aussi nommer un « adjoint à la démocratie locale » et « doubler le budget participatif ». Celui-ci sera même « triplé » chez Olivier Carré, qui souhaite en outre créer un « incubateur de la démocratie citoyenne pour échanger et faire des propositions citoyennes sur les grands sujets de la ville et de la métropole ». Sinon, le maire sortant ne souhaite visiblement pas faire évoluer les Conseils Consultatifs de Quartier. Ces « CCQ », Serge Grouard veut pour sa part leur faire gagner du poids : avec lui, ses membres pourront « participer aux commissions municipales » et même « formuler une question orale pour un conseil municipal ». L’ancien maire d’Orléans propose enfin de « progressivement doubler » le budget participatif de la Ville. 

Culture : la grande oubliée ? 

Elle fait évidemment partie du « rayonnement » d’une ville, mais participe aussi au sentiment de bien-être. Alors que les pro-Kerrien reprochent au pro-Carré d’avoir baissé le budget de la culture (et que ceux-ci démentent), l’ancienne adjointe à cette compétence porte forcément un projet copieux en ce sens. Elle brandit ainsi l’idée d’une « Carte Culture en mobilisant toutes les institutions de la ville », exprime vouloir « repenser les contours des fêtes de Jeanne d’Arc sans les dénaturer » et « poursuivre le projet de Cité de la Musique et des Arts vivants dans le quartier Madeleine ». Elle rejoint en cela Serge Grouard, qui veut recentrer cette structure, prévue pour l’instant à la tête nord du Pont de l’Europe. Sinon, l’ancien maire d’Orléans a envie de recréer un festival de jazz unique (supprimé en 2014), ainsi qu’un « nouveau site d’exposition artistique dans l’ancienne église Sainte-Euverte ». Il évoque aussi des « spectacles gratuits proposés aux jeunes ainsi que sous conditions de revenus ». 

Où mettre la Cité musicale ?

Olivier Carré, lui, ne dévie pas de sa route : il assure que la Cité musicale sera construite près du pont de l’Europe et perpétuera le lien avec La Nouvelle-Orléans autour d’un festival annuel « de toutes les musiques ». Un « festival annuel des talents qui animera chaque quartier » est aussi à son programme. Une proposition qui ne semble pas si éloignée de celle de Jean-Philippe Grand, qui envisage de créer un « festival culturel des quartiers » afin de « délocaliser l’art et la culture ». Le candidat écologiste souhaite en outre faire d’Orléans une « ville européenne de la culture », mais aussi, dans une même logique de proximité, « développer des projets collaboratifs de fabrique culturelle favorisant l’économie sociale et solidaire. » Appuyant lui aussi l’idée de… relocaliser la Cité musicale à Madeleine, Baptiste Chapuis veut « proposer des concerts accessibles pour découvrir les talents qui se lancent dans la nouvelle salle de musique de Saint-Marceau » et, comme pratiquement tous les candidats, « donner vie au projet des Vinaigreries Dessaux ».

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