Malgré sa bonne réputation, le bâtiment qui habite le Théâtre Gérard-Philipe, à La Source, souffrait de quelques gros trous d’air. Sorti de terre en 1972, il fut pendant un temps un cinéma (en atteste le local de projection toujours dans les murs), puis il est devenu une salle de spectacles, déjà totalement rénovée en 2006. Mais depuis, le TGP nécessitait de plus gros travaux pour limiter les dépenses énergétiques : des menuiseries et des baies vitrées ont ainsi été remplacées récemment sur les façades du théâtre, qui contenaient de l’amiante, pour un montant total de 262 000 €. L’avancement de la régie a en outre permis de sécuriser les raccordements électriques ainsi que de faciliter les accès PMR pour un montant de 47 000 €. Désormais, le TGP dispose ainsi de 508 places, dont 11 pour les Personnes à Mobilité Réduite. Au Théâtre Gérard-Philipe, on n’est pas peu satisfait du résultat des travaux : « On est une petite équipe, on vit dans ce lieu à plein temps et on est ravi qu’il fasse enfin chaud au théâtre… C’est plus chaleureux pour le public » et pour les artistes qui avaient pris pour habitude de répéter sur scène… mais sous les plaids. « Les employés du TGP ont eu très froid, très longtemps… » confirme William Chancerelle, adjoint au maire d’Orléans en charge de la culture.
« Décentrer la culture pluridisciplinaire »
Grâce à ces travaux notamment, de nombreuses pistes d’évolution sont sur la table pour l’avenir, comme l’ouverture d’une école de théâtre pour les bouts de chou, premier public visé du lieu, ou un investissement dans du matériel cinématographique. Pour William Chancerelle, le Théâtre Gérard-Philipe attire aussi bien le public du quartier de La Source que celui des habitants du centre-ville, ainsi que des scolaires, une façon de « décentrer la culture pluridisciplinaire » de qualité, concentrée encore un peu trop sur Orléans-Centre. « Nous avons fortement augmenté notre niveau d’exigence concernant les spectacles jeune public et très jeune public, auxquels nous consacrons une bonne partie de la programmation, car les tout-petits ont aussi le droit de découvrir du spectacle vivant sous plein de formes, et pas que devant des écrans », poursuit William Chancerelle. Dans cet ordre d’idée, la compagnie Matiloun a présenté au public Sous Terre pour célébrer la réouverture du théâtre (voir encadré). Clémence Prévault et Sébastien Janjou, les deux comédiens, ont travaillé leur création au théâtre Gérard-Philipe. « Cela a encore plus de sens pour nous de rouvrir ainsi, puisque nous avons accueilli ce binôme en résidence pour Matiloun et nous les avons soutenus financièrement, ce qui a permis de faire tourner le spectacle en région en collaboration avec Scène O Centre. C’est un spectacle qui s’exporte très bien ! » exprime l’équipe du TGP, qui envisage d’ailleurs de devenir un ancrage culturel fort en accueillant des équipes artistiques en résidence et des associations ou structures culturelles orléanaises proposant des spectacles tous publics et tout au long de l’année. La preuve que le spectacle vivant n’est pas circonscrit au centre-ville d’Orléans. William Chancerelle rappelle ainsi qu’à La Source, le Théâtre Gérard-Philipe « est un lieu qui vit bien et qui est plein tout le temps, au même titre que la Maison des Arts et de la Musique (MAM) à Saint-Marceau ».
