Jardin résilient » : pour son 31e Festival international des Jardins, le domaine de Chaumont-sur-Loire et sa directrice et commissaire d’exposition, Chantal Colleu-Dumond, ont opté pour un thème d’actualité. L’événement qui lie étroitement jardins et œuvres d’art pouvait-il passer à côté des thématiques liées au climat et à la protection de l’environnement ? Les éditions passées avaient déjà tissé des réflexions autour des richesses de la nature, avec les thèmes du biomimétisme en 2021 ou le « retour à la Terre Mère » en 2020 par exemple.
Cette année, Chantal Colleu-Dumond a donc invité les artistes-paysagistes à composer sur le thème de la résilience. Pour elle, les dix-huit participants du concours « ont su proposer des projets tentant d’ouvrir des pistes permettant au jardin, condensé de vie et de biodiversité, de résister aux outrances de l’Anthropocène ». S’ajoutent à ces créations celles des « Cartes vertes », cartes blanches données par le Domaine à cinq paysagistes ayant eux aussi composé sur le thème de la résilience.
Le résultat ? Comme chaque année, pour les visiteurs, une balade au pays des merveilles. On pénètre dans le corridor végétal imaginé par Ashley Martinez et Julie Cote sans savoir ce qui nous y attend, on est saisi par la fraîcheur qui se dégage du jardin Neo Chinampas, inspiré par l’histoire du Mexique, et on s’imagine oiseau peureux plutôt qu’humain destructeur avec les « Nids d’humain » fabriqués par Catherine Cocherel…
À ces créations saisonnières s’ajoutent les jardins pérennes du domaine, dans les serres, le sous-bois ou la cour de la ferme. Mais si là encore le jardin est œuvre d’art, c’est l’art contemporain à part entière qui s’invite à l’intérieur du château !
Saison d’Art : quinze artistes à découvrir
Le Domaine de Chaumont propose encore cette année sa Saison d’Art 2023, imaginée elle aussi par Chantal Colleu-Dumond. Mais les jardins ne sont pas loin, puisque la commissaire d’exposition a conçu la programmation 2023 comme une « nouvelle célébration de la nature », avec des artistes « inspirés par les formes minérales, végétales, animales et anthropomorphes ».
La visite du château et de ses dépendances est donc jalonnée par ces œuvres : une rétrospective Alechinsky dans les galeries hautes du château ; des œuvres de Stefan Râmniceanu dans la galerie basse ; l’installation de Claire Morgan dans la grange aux abeilles, comme en apesanteur… Des tours aux salles de réception, des dépendances au parc, c’est le château tout entier qui se transforme en écrin pour ces quinze artistes aux univers variés.
Entre Festival des Jardins et Saison d’Art, le Domaine de Chaumont se plaît donc à cultiver les mille et une manières de le visiter, qui évoluent au fil des saisons. Qu’on visite Chaumont en mai ou en septembre, de jour, ou de nuit (avec les Nocturnes au Jardin du 1er juillet au 31 août), et l’on verra autant de Chaumont différents, à explorer indéfiniment.