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Réélection de Frédéric Augis à Tours : Réintégration des élus de gauche dans l’exécutif métropolitain

Réélection de Frédéric Augis à Tours : Réintégration des élus de gauche dans l’exécutif métropolitain

Suite à la démission de Frédéric Augis de la présidence de la Métropole début mars, il a été réélu le 17 mars, permettant aux élus de Tours et des municipalités de gauche, Ballan-Miré et Notre-Dame-d'Oé, de réintégrer l'exécutif métropolitain qu'ils avaient quitté en 2021. La gauche écologiste récupère quatre postes de vice-présidents sur vingt et la moitié des places au bureau. Cependant, les enjeux du projet restent à résoudre.
P.N.

Comment dit-on déjà ? « L’occasion fait le larron… » Profitant de la démission de Wilfried Schwartz de tous ses mandats politiques, Frédéric Augis a lui-même démissionné pour provoquer de nouvelles élections et ainsi permettre le retour dans l’exécutif métropolitain d’élus de Tours et de gauche qui s’en étaient exclus à l’été 2021. Les nouveaux vice-présidents issus de Tours sont donc Emmanuel Denis, Martin Cohen, Elise Perreira-Nunes auxquels il faut ajouter Thierry Chailloux, le maire de
Ballan-Miré. Quant au bureau, il accueille le maire de Notre-Dame-d’Oé, Patrick Lefrançois, et les élus de Tours, Frédérique Barbier,
Stéphane Houques et Iman Manzari. L’honneur de Tours est sauf, la ville-centre réintègre l’exécutif de la Métropole, ce qui est bien la moindre des choses tant une Métropole sans Tours était vraiment une anomalie. Soit.

Mais une fois qu’on a(re)fait l’union – qui n’est pas seulement de façade car depuis sa démission de l’exécutif métropolitain à la rentrée 2021, le maire de Tours Emmanuel Denis a continué à travailler sur les dossiers importants en bonne intelligence avec Frédéric Augis avec qui il s’entend d’ailleurs bien sur le plan humain -, une fois donc cette union rétablie ou ce « rééquilibrage » - le mot le plus entendu au cours de cette longue soirée du 17 mars – opéré, la question reste entière : l’union oui, mais pour quoi faire ? Et je dirais même plus, pour faire quoi ? Car c’est toute l’ambiguïté de l’élection à l’institution intercommunale qu’est la Métropole, c’est qu’on se retrouve avec une assemblée de 77 conseillers issus des 22 communes membres qui sont le reflet des rapports de force intra et intercommunaux. Mais, en aucun cas, cette assemblée ne porte un projet commun pour la Métropole – à la différence des listes élues aux municipales qui le sont pour le projet qu’elles portent pour leur commune. Tour(s) Plus, devenue Tours Métropole Val de Loire en 2017, avait contourné cette difficulté en faisant prévaloir le concept de « métropole des maires ». Un mode de co-gestion rassembleur où tous les maires étaient présents dans l’exécutif, les décisions étant prises le plus souvent à l’unanimité après recherche de compromis et les étiquettes politiques étant laissées à l’entrée de l’hôtel métropolitain. Sauf que le passage en métropole a rebattu les cartes en réintroduisant la politique là où les élus tourangeaux eussent voulu qu’il n’y en eût point car, dans une assemblée de 77 conseillers issus de 22 communes, il y a forcément des sensibilités différentes. De surcroît, quand, en 2020, c’est l’alliance écologistes-socialistes-mélenchonistes qui emporte la ville de Tours et rentre donc en force au conseil métropolitain. De quoi rendre verts de rage les élus conservateurs de nombre de communes voisines… Les élus de la NUPES ont donc été punis pendant un an et demi, la leçon est comprise, ils peuvent revenir travailler avec la majorité de droite avec de meilleures intentions…

La nuit de la Saint-Barthélemy et des seconds couteaux

Frédéric Augis avait été élu président à la rentrée 2021 en intégrant dans son exécutif les élus d’opposition de la ville de Tours – Benoist Pierre pour le parti présidentiel LREM devenu Renaissance et Thibault Coulon pour le groupe de droite Tours Nous Rassemble. Il lui a donc fallu renier cette alliance pour faire de la place à ses nouveaux amis de gauche. Et cette soirée deSaint-Patrick a pris des allures de Saint-Barthélemy à l’échelle de la salle du conseil métropolitain. Exit donc Benoist Pierre, ex-vice-président à la transition écologique et énergétique, qui s’en est ému au cours de la séance et, avec élégance et retenue, a tiré sa révérence une fois le vote tenu. Autre élue dans le même cas, Marion Cabanne, opposante à Tours et qui est exclue du bureau. Exit aussi la ville de La Riche qui disparaît de l’exécutif. Son nouveau maire, Felipe Ferreira-Pousos, s’est lui aussi ému d’être ainsi écarté et de payer les pots cassés pour son prédécesseur, Wilfried Schwartz. Le président Augis lui avait pourtant accordé une place au bureau, mais il a revendiqué un poste de vice-président, ce que l’assemblée n’a pas supporté. « Il s’est tiré une balle dans le pied en faisant cette déclaration », confessait le président qui l’avait reçu dans la semaine pour lui expliquer sa position. Le nouveau maire de La Riche n’a pas voulu s’en contenter, il n’a donc même pas été élu au bureau.

Ce sont les principales victimes de ce « remaniement », les autres « déclassés » étant les maires de Chanceaux-sur-Choisille, Gérard Daviet, et de Saint-Étienne-de-Chigny, Régis Salic, qui perdent leur vice-présidence pour se retrouver au bureau. Un bureau qui a lui été largement remanié pour intégrer davantage d’élus de Tours.

Une forme d’équilibre est retrouvé, l’honneur est sauf et la Métropole peut se (re)mettre au travail mais pour quoi faire ? Et je dirais même plus, pour faire quoi ? C’est la question que nous poserons rapidement à Frédéric Augis et à son nouveau 1er vice-président Emmanuel Denis, le nouveau tandem à la tête de la Métropole. Car, encore une fois, au-delà de ces ajustements politiques – certains parlent de « tambouille », d’autres de « petits arrangements entre amis » –, ce que les Tourangeaux attendent de leur Métropole, c’est qu’elle les mène quelque part ! Il reste trois ans au nouvel exécutif – à propos duquel on ne manquera pas de souligner également l’absence de parité – pour faire en sorte que ce mandat ne soit pas totalement perdu tant le bilan affiché depuis trois ans semble bien maigrelet…

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