Framboisier, thym, romarin, lavande, verveine ou groseiller… Les Semeyens avaient le choix : samedi après-midi, 200 plantes mellifères ont été distribués aux habitants, qui devaient être inscrits sur les listes électorales de la commune pour pouvoir en bénéficier. L’initiative est l’une des nombreuses actions qui fait partie du budget participatif de la Ville, chiffré à hauteur de 50 000 €. Pour qu’une idée soit validée, Patricia Blanc, première adjointe en charge de la Ville en transition, précise d’ailleurs qu’il faut qu’elle soit « étudiée par un comité citoyen pour voir si cela est faisable et d’utilité publique ».
Cette action, intitulée « Agir pour les abeilles », a été portée par Yannick Cavasin, en lien avec le groupe citoyen Faire vivre les abeilles, dans lequel une dizaine de membres environ sont actifs. Tout sauf spécialiste de ces insectes, ce Semeyen de 45 ans s’est rendu compte, grâce à des documentaires notamment, « qu’on bétonne de plus en plus et qu’il y a de moins en moins de fleurs. Il y a aussi des glyphosates qu’on réutilise et qui vont à l’encontre des abeilles ». C’est pourquoi ce quarantenaire a décidé d’agir : « L’objectif, c’est de permettre à ces insectes de butiner et de les replacer dans l’écosystème. Ce n’est pas une grosse action, mais ça ne coûte pas bien cher d’essayer ! »
Les écoles jouent le jeu
À 14h30 samedi dernier, une cinquantaine de Semeyens s’étaient déjà déplacés pour venir récupérer leurs plantes. Mais les adultes ne sont pas les seuls à pouvoir agir en faveur des abeilles. Les enfants ont également participé à leur sauvegarde la semaine passée. Toujours dans le cadre de l’action « Agir pour les abeilles », 339 enveloppes contenant chacune 10 grammes de graines mellifères ont été distribuées aux écoliers semeyens pour qu’ils les sèment chez eux. « Je suis passée dans les 14 classes de la première section de maternelle au CM2 et j’ait fait un petit exposé de 15 minutes sur les abeilles », indique Patricia Blanc, qui a rappelé le rôle essentiel de pollinisation que jouent ces insectes : « Si l’abeille disparaissait, les supermarchés seraient quasi vides, car nous aurions beaucoup moins de fruits et de légumes… » L’élue semeyenne a aussi tenu à préciser aux enfants qu’il ne fallait pas confondre les abeilles avec les guêpes, les frelons européens ou les bourdons, en soulignant qu’aucune des quatre espèces ne piquait si on ne les attaquait pas. Par contre, elle a mis en garde contre le frelon asiatique, « un mangeur d’abeilles qui doit être éradiqué ! ».
Cette semaine, cinq hôtels à insectes de 1,70 m environ doivent également être installés dans la ville, accompagnés de plusieurs panneaux éducatifs. Des plantes mellifères seront aussi distribuées aux lauréats des concours des maisons fleuries de Semoy. Et pour ceux qui, comme Yannick Cavasin, ont des idées pleines de bon sens pour leur commune, le nouveau budget participatif 2021 de la Ville est en cours d’élaboration (les habitants peuvent déposer leurs projets jusqu’au 8 mai, ndlr). Yannick Cavasin imagine d’ailleurs réitérer ces actions dans les années à venir.
