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Carmes-Madeleine en pleine mue

Carmes-Madeleine en pleine mue

Le quartier Carmes-Madeleine est en pleine transformation : en plus du site de l’ancien hôpital, 200 logements indignes et/ou insalubres doivent être réhabilités d’ici 2024, sous l'impulsion de la Métropole et de l'ANAH.
Benjamin Vasset
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D’ici à 2025, le quartier Carmes-Madeleine devrait être the place to be à Orléans. Les investisseurs n’ont cependant pas attendu pour renifler le potentiel de la zone et racheter à tour de bras. La situation immobilière y est déjà « très tendue », avec des biens qui peuvent trouver preneurs deux semaines après leur mise sur le marché. Il faut dire qu’avec les rénovations en cours dans la rue des Carmes et la métamorphose du site de l’ancien hôpital Porte-Madeleine (qui accueillera 4 000 étudiants d’ici à quatre ans) ce quartier d’Orléans, pointé du doigt dans un passé récent, devrait changer complètement de braquet. On y pointait autrefois des problèmes de deal et des marchands de sommeil faisant leur gras sur le dos de populations sans le sou ? Ceux-ci sont désormais invités, pour ne pas dire forcés, à aller faire leur mauvais business ailleurs : le quartier Carmes-Madeleine doit en effet être, pour les  élus, la vitrine d’une ville et d’une métropole jeune et dynamique. 

Si l’évolution de la zone, pensée sous Olivier Carré comme un futur « petit Marais », passe par une politique conjointe en matière de sécurité publique et de renouvellement commercial, elle est donc aussi, pour une large part, l’affaire d’une action volontariste en matière de logements. Ainsi, les acteurs publics ont assez clairement mis le paquet, en termes financier et humain, pour assainir le quartier à travers une Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat- Rénovation Urbaine (OPAH-RU) unique dans sa dimension sur le territoire métropolitain : depuis 2019 et jusqu’en 2024, 200 logements doivent être réhabilités. 

Aide ou coup de pression ?

Il ne suffit cependant pas de vouloir, il faut aussi mettre en place des dispositifs techniques et juridiques qui doivent être le bras armé de la volonté politique. La Métropole a ainsi lancé un dispositif dit « incitatif », afin « d’aider » les propriétaires-bailleurs ou les propriétaires-occupants à remettre en état des logements et/ou des immeubles, à travers des « aides financières exceptionnelles » développées conjointement avec l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH). Il est également possible d’offrir un « accompagnement gratuit » à ces propriétaires de bonne volonté. Tout compte fait, ces aides pécuniaires peuvent financer jusqu’à 55 % des travaux de réhabilitation. Exemple au 23, rue d’Angleterre, dans un immeuble qu’un investisseur a racheté en juillet 2020 et a bénéficié, au global, d’une enveloppe de 230 000 € pour transformer cinq logements en quatre T2. Cette voie-là s’adresse aux propriétaires qui ont choisi de jouer le jeu : les mauvais coucheurs, qui sont aussi parfois des marchands de sommeil, sont pour leur part confrontés à un dispositif plus « coercitif », baptisé ORI (Opérations de Restauration Immobilière). Ces propriétaires ciblés par les services pour l’indignité ou l’insalubrité de l’habitat qu’ils proposent et qui refuseraient de présenter un projet de rénovation complet peuvent ainsi être soumis à expropriation. Ce fut par exemple le cas rue Porte-Saint-Jean, artère où les marchands de sommeil ont longtemps prospéré : le propriétaire d’un immeuble de quatre logements a ainsi vendu son bien à la SEMDO, qui l’a racheté pour 200 000 € en octobre 2020, puis a réalisé des travaux de réhabilitation et va ensuite le remettre sur le marché. Onze immeubles ont déjà fait l’objet d’une Déclaration d’Utilité Publique dans le quartier.

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