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AgroParistech se fait une beauté

AgroParistech se fait une beauté

AgroParisTech, grand école publique spécialisée dans les sciences du vivant et dans l’environnement, ouvre à partir du mois de mars une antenne à Orléans, sur le campus de La Source. L’endroit fera référence dans l’univers de la cosmétologie.
Benjamin Vasset
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Le visage de l’enseignement supérieur continue d’évoluer à Orléans. Dès ce mois de mars, une quinzaine d’étudiants vont arriver dans la métropole pour y suivre le module « Management de l’innovation en cosmétique » initiée par l’école publique AgroParisTech. Celle-ci a fait le choix de s’installer dans la capitale du Loiret, où l’écosystème en matière de cosmétique est fort attractif. La Métropole se présente en effet comme « la capitale française scientifique de la cosmétique » tandis qu’à une plus large échelle, le Centre-Val de Loire est, lui, considérée comme la « deuxième région de France en matière de santé-beauté ». LVMH, Shiseido ou L’Oréal ont depuis longtemps essaimé sur le territoire, sur la commune d’Ormes, notamment. 

Alors quand la Métropole a lancé il y a quatre ans un « Appel à Manifestation d’Intérêt » (AMI) pour accroître son offre en matière d’enseignement supérieur public et privé, AgroParisTech s’est rapidement positionnée. C’est ainsi que l’établissement va élire domicile dans les jours qui viennent à Orléans, en bénéficiant d’un accueil financier très favorable de la Métropole, qui aura dépensé en tout et pour tout 10 M€ pour offrir à cette école des conditions de travail particulièrement favorables. La collectivité aura ainsi acquis pour 1,3 M€ l’immobilier nécessaire, sur le campus de La Source, pour mettre en œuvre le projet et des travaux qu’elle aura elle-même payés, pour 3,3 M€. À cela s’ajoutent des subventions d’équipement sur six ans, estimées à plus de 7 M€. « C’est une aide directe sans retour, exprime ainsi Florent Montillot, vice-président d’Orléans Métropole en charge de l’enseignement supérieur. Il n’y aura pas de loyers payés. »

Références internationales

Les élus tenaient visiblement à accueillir cette antenne d’AgroParisTech, considérée comme un véritable fleuron en France et à l’étranger. Un fleuron qui forme d’ailleurs une flopée de « cadres, ingénieurs, docteurs et managers » dans le domaine du vivant et de l’environnement, et qui a déjà maillé le territoire hexagonal avec « dix centres et structures en France dont cinq en Ile-de-France, 22 unités mixtes de recherche, une ferme expérimentale, une halle technologique, des tiers-lieux ouverts ». « On est vraiment sur du haut niveau », insiste Florent Montillot, qui voit avec plaisir plusieurs établissements réputés prendre la direction d’Orléans depuis trois ans : on pense à l’ISC Paris et évidemment à l’ESTP, la grande école de travaux publics qui ouvrira une antenne sur le site de l’ancien Hôpital Porte-Madeleine, où elle côtoiera les 3 000 étudiants annoncés de l’UFR de Droit Économie Gestion de l’Université d’Orléans. 

Seuls une petite quinzaine d’étudiants – sur les 2 250 que compte aujourd’hui AgroParisTech – vont commencer à étudier à Orléans dans quelques jours, mais ils devraient être beaucoup plus nombreux dans les années à venir. À partir de septembre 2022, des étudiants de l’école ayant choisi la dominante Cosm’éthique : conception, production et usages de produits cosmétiques durables viendront en effet effectuer leur troisième année de cycle d’ingénieurs à Orléans, dans des promotions de 25 étudiants. « Suivra la création d’autres formations de doctorants, masters et formations continues », indique la Métropole qui attend, d’ici à 2027-2028, « près d’une centaine d’étudiants par an sur le campus d’Orléans ». Des jeunes femmes et des jeunes hommes qui devraient alimenter ensuite tout le réseau de grandes entreprises et de PME du secteur. Pour cela, un Campus d’excellence CosmétoPharma a d’ailleurs été mis en place entre professionnels et universitaires pour adapter l’offre de formation « dans un contexte de mutation industrielle, de plan de relance et de relocalisation de la production ». 

Une filière « cosm’éthique »

Il n’aura échappé à personne que les objectifs suivis par AgroParisTech sont, globalement, de rendre la fabrication des produits cosmétiques moins agressive pour l’être humain et pour l’environnement. L’idée est par exemple de travailler sur les essences végétales et que soit privilégié le biosourcé au détriment du pétrosourcé. Sur les 1 700 m2 des nouveaux locaux d’AgroParisTech, les étudiants bûcheront ainsi dans des laboratoires de recherche spécialisés dans la biologie de la peau – « on arrive aujourd’hui à remodéliser ce qui se passe dans un morceau de peau », explique d’ailleurs le directeur de la chaire de cosmétologie, Richard Daniélou – mais aussi dans l’analyse sensorielle, le génie des procédés, la physico-chimie, la microbiologie et microchimie ou encore la chimie analytique. Bref, tout un panel d’activités qui nécessitent des équipements complexes et ultra-normés. En attendant qu’AgroParisTech à Orléans prenne son rythme de croisière, l’école annonce vouloir recruter des professeurs, mais aussi des techniciens et des chercheurs juniors, soit, à terme, « une bonne dizaine de postes ». Des compétences qui devraient bénéficier sur le long terme à l’ensemble du territoire, puisque l’objectif est de « fixer une science et une connaissance dans le domaine de la cosmétologie » sur la métropole orléanaise. Espérons que le personnel encadrant et les futurs étudiants se plaisent dans leurs futurs locaux, dont les extérieurs seront revus par l’adjoint orléanais à la Ville-jardin, Jean-Paul Imbault. Celui-ci ne devrait certes pas y planter des cyprès d’Italie, mais offrir, quand même, un cadre agréable et arboré à celles et ceux qui nous rendront plus beaux dans les années à venir.

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