|
|
|
La mort… et si on en parlait ?

La mort… et si on en parlait ?

Deux initiatives insolites pour parler de la mort ont fleuri dans la métropole d’Orléans. L’idée : évoquer ce sujet qui nous concerne tous mais sur lequel mettre des mots fait souvent un peu peur. Autour d'un apéro, dans une atmosphère moins pesante, cela passe quand même un peu mieux…
Gaëla Messerli
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur email
Partager sur whatsapp

La mort, qui fait pourtant partie de la vie, reste un sujet tabou dans notre société. Peut-être même plus qu’à l’époque des nos aïeux, où le deuil s’affichait visiblement dans l’espace public. Pour rompre le silence autour de ce sujet, des initiatives ont émergé depuis quelques années. En effet, les « apéros de la mort » ou « apéros mortels » essaiment depuis quelques temps. Ils sont inspirés des « cafés mortels », nés en Suisse en 2004, à l’initiative du sociologue Bernard Crettaz. Leur objectif est d’offrir un espace d’expression pour toutes celles et ceux qui se sentent concernés ou s’interrogent sur la mort. 

Dans le Loiret, la première initiative de ce type, baptisée « apéro mortel », est née l’an dernier grâce à l’association Pour une alternative funéraire. Le 28 avril dernier se tenait le deuxième « apéro mortel » dans un bar d’Orléans. « Il y avait une douzaine de personnes, et ça a permis une libération de la parole et une belle qualité d’écoute », raconte Nathalie Grenon, fondatrice de l’association Pour une alternative funéraire, qui compte aujourd’hui une cinquantaine de membres et sympathisants et espère organiser un nouvel apéro à Orléans au dernier trimestre 2022. L’association n’abandonne pas non plus son projet de coopérative funéraire sur la métropole. « Mais il nous faudrait une personne de plus pour avancer plus rapidement sur ce dossier », commente Nathalie Grenon, qui continue également de participer à un groupe de travail avec l’État autour de la question des obsèques en situation de précarité. « La réflexion a beaucoup évolué et touche également la question du deuil périnatal et néonatal », indique-t-elle. 

Enterrer son chagrin  ? 

Une deuxième proposition pour parler de la mort à l’heure du whisky démarre aussi le 31 mai prochain à Orléans (18h30, au Studio 16). Il s’agit de l’ « apéro de la mort », porté par Sarah Dumont. Fondatrice d’Happy End, magazine en ligne et plateforme dédiés au sujet du funéraire, cette dernière a suivi un Diplôme Universitaire sur le deuil et organise des apéros mortels en France animés par des intervenants formés. « Lors de ces rencontres, indique-t-elle, il s’agit d’éviter des phrases malheureuses, car il arrive que des personnes qui ont perdu un être cher depuis peu viennent à ces réunions. C’est un espace de parole pour les particuliers, ce n’est pas un laboratoire d’observation pour professionnels. Personne n’est dans une posture de sachant. » Sarah Dumont explique avoir eu le déclic lors de la mort de son père et l’organisation d’obsèques civiles « à son image ». Cet « apéro de la mort » est organisé en partenariat avec les pompes funèbres Caton. Pour les particuliers, l’inscription est gratuite, les participants payant juste leur consommation. Pour le 31 mai, 19 personnes sont déjà inscrites. Si le succès est au rendez-vous, de nouvelles dates devraient être proposées.

Plus d’infos 
Pour contacter l’association : pourunealternativefuneraire@laposte.net

Pour s’inscrire à l’apéro de la mort : https://www.happyend.life/evenements/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Autres ARTICLES a lire

Signaler un commentaire

Enable Notifications Oui Plus tard