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La Région veut redynamiser la VAE

La Région veut redynamiser la VAE

Le système de Validation des Acquis par l’Expérience (VAE), qui permet de faire valoir son expérience professionnelle par une certification, souffle ses 20 ans d’existence. Un dispositif que souhaite réinvestir la Région Centre-Val de Loire.
Gaëla Messerli
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Au niveau national comme en local, le système de VAE semble s’essouffler sur le papier. En région Centre-Val de Loire, les différents acteurs constatent en effet une difficulté pour les publics à s’y engager, avec un fort taux d’abandon à toutes les étapes du parcours, et peu de candidats accompagnés. Le dispositif semble en effet peu adapté aux populations prioritairement visées, et les entreprises privilégient d’ailleurs le recours aux formations courtes non certifiantes. De plus, la démarche peut être perçue comme un échec en cas de VAE partielle. « C’est un dispositif lourd et de moins en moins adapté car il demande la rédaction d’un mémoire, indique-t-on du côté de la Région Centre-Val de Loire, compétente en matière d’emploi et de formation. Lorsque vous avez fait des études supérieures, cela n’est pas insurmontable, mais par contre, le passage par l’écrit, lorsqu’on a “bac moins trois”, peut être compliqué. Du coup, de moins en moins de personnes sont orientées vers la VAE et la crise sanitaire a encore accentué le phénomène. » 

Concrètement, de 2015 à 2019, entre 2 500 personnes et 3 600 personnes ont été informées chaque année sur ce dispositif en région Centre-Val de Loire. Ce qui a donné lieu à entre 2 815 et 3 165 entretiens de conseils personnalisés facturés, mais à seulement environ 270 appuis tout au long de la démarche. 79 appuis ont été clôturés en 2018 et 28 seulement en 2019… Pourtant, des moyens ont été déployés, comme le réseau des points conseils en VAE qui existe depuis 2002 et un chèque-accompagnement VAE qui existe depuis 2012… Or, près d’un million d’euros par an est consacré par la Région à ce volet. Les résultats ne sont donc pas à la hauteur des enjeux et des investissements. Pour avancer, la collectivité dispose d’une étude commandée au cabinet Paradoxes. Un plan d’action va ainsi être construit et sera validé avec les partenaires pour un lancement des premières actions courant 2022.

Pour les métiers en tension

« Il ne faut cependant pas jeter le bébé avec l’eau du bain : la VAE a popularisé le concept de la certification des acquis de l’expérience, commente Jean-Patrick Gille, vice-président de la Région en charge de la formation professionnelle, qui présentait une délibération concernant ce sujet lors de la session de la semaine dernière. Nous allons procéder à une expérimentation dans le cadre du Pacte Régional d’Investissement dans les Compétences. Il faut améliorer les modalités de la validation de la VAE, en ne passant plus uniquement par un mémoire, mais par un oral. La formation en situation est également intéressante et rejoint cette question de la validation. » 

Le secteur de l’aide à la personne et celui de la santé sont pour le moment visés. François Bonneau, le président de la Région, évoquait ainsi, en début de semaine, sa volonté de favoriser la VAE des aides-soignantes vers le métier d’infirmières. Un Appel à Initiatives permanent a ainsi été lancé pour repenser la place de la VAE dans les parcours, financé via les fonds du Pacte (450 000 €). Il cible les personnes peu ou pas qualifiées et pour lesquelles l’offre classique d’accompagnement ne suffit pas. Il s’agit de permettre le développement de nouveaux modes de VAE pouvant intégrer l’action de formation en situation de travail, des stages… Un bilan devrait être dressé en fin d’année.

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