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Le curé voyageur d’Artenay

Le curé voyageur d’Artenay

Parmi les prêtres du diocèse d’Orléans, certains viennent de loin : c’est le cas du Père Slawomir Ziobro, alias le « Père Slawek », prêtre de la mission polonaise en charge des groupements d'Artenay, de Chevilly, d’Épieds-en-Beauce et de Patay.
Gaëla Messerli
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Ordonné prêtre en 1998 dans le diocèse de Rzeszów, en Pologne, le père Slawek se souvient avoir entendu l’appel de Dieu pour la première fois à l’âge de 10 ans. « J’étais un jeune garçon se posant la question de son futur, mais je me suis dit à l’époque que ce n’était pas pour moi…, raconte-t-il. Je suis né dans une famille catholique pratiquante en Pologne, où il est normal d’aller à la messe et d’y participer. La prière quotidienne, le rosaire et le catéchisme faisaient partie de ma vie ». L’appel se fait une nouvelle fois entendre à 18 ans, et « il était plus fort », se souvient l’intéressé. « Je participais à une retraite, trois jours forts de prière. Ce fut un moment décisif ». Néanmoins, l’homme reste alors mesuré et rentre au séminaire avec l’idée de vérifier si cette expérience est bien faite pour lui. « En troisième année, si le supérieur était d’accord, je continuais à me mettre au service de Dieu ». Ce qui, vous l’aurez compris, fut le cas.

Tourné vers la « mission » après trois ans en paroisse en Pologne, le Père Slawek demande ensuite à son évêque à partir à l’étranger. Ce sera le Guatemala. Mais au lieu d’y rester trois ans, l’homme d’église y restera pendant… dix-huit années. « Au bout de 10 ans, j’ai demandé à partir dans un diocèse plus grand et plus pauvre », déroule le Père Slawek, qui se retrouve alors à la frontière mexicaine. « Il y avait une maison des migrants, ce fut l’expérience d’une Église différente, dit-il. J’ai pu expérimenter l’engagement des laïcs ». Pour cause, le groupement paroissial dont il a alors la charge comporte 43 communautés, et l’une des paroisses se trouve éloignée à plus de 300 km du presbytère. Un autre rapport à la pratique du culte et au temps car dans cette contrée, la messe ne peut être célébrée que tous les deux mois dans chacune des paroisses. Entre les endroits qui ne sont pas praticables pendant la saison des pluies ou l’absence de routes, le contraste est saisissant pour celui qui vit désormais dans le Loiret, et dont la paroisse la plus éloignée se situe à… 40 minutes.

25 clochers à sa charge

C’est d’ailleurs en 2017, lors d’une année de repos, que le missionnaire découvre la France, au sein du diocèse d’Avignon, jumelé avec son diocèse polonais. En raison de la santé de ses parents, le prêtre souhaite se rapprocher d’eux, ou au moins vivre sur le même continent. Entre la Pologne et la France, il choisit finalement cette dernière en devenant prêtre de la mission polonaise dans l’Hexagone. Il atterrira finalement à Artenay, au nord d’Orléans.

Si, sur le papier, les conditions sont plus simples qu’au Guatemala, les paroisses beauceronnes sont passées de trois prêtres à un seul entièrement dédié (un autre prêtre se partage entre la mission polonaise et les paroisses). « Cela nécessite un temps de réorganisation, explique le Père Slawek. J’ai eu un bon accueil, et il y a des laïcs engagés ». Une nécessité, avec 25 clochers dont il faut s’occuper sur le territoire… L’idée est donc de faire participer les laïcs impliqués « et de s’inspirer de ce qui se fait dans d’autres pôles ». Une réalité qui n’empêche pas le Père Slawek d’encourager la prière pour les vocations. « Nous avons mis en place une chaîne de prières qui a emporté, tout de suite, l’adhésion de plusieurs paroissiens ». Où ira ce drôle de curé voyageur dans quelques années ? Dieu seul le sait…

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