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Oréliance, opération séduction

Oréliance, opération séduction

Comme à peu près tous les hôpitaux et cliniques du Centre-Val de Loire, le Pôle Santé Oréliance, situé à Saran, manque d’infirmières et d’infirmiers. Pour y pallier, il propose des solutions pour le moins audacieuses…
Benjamin Vasset
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L’an dernier à la même époque, le Pôle Santé Oréliance indiquait qu’il lui manquait environ une trentaine d’infirmières (il en compte aujourd’hui 300). Un an plus tard, Stéphane Tulipani, le directeur de l’établissement, place la barre à une quinzaine de professionnels manquants. La situation est donc (un peu) moins problématique mais reste compliquée, comme dans tous les hôpitaux et cliniques du Loiret. « La vraie question, c’est : à qui manque-t-il le moins d’infirmiers ? », sourit Stéphane Tulipani, qui rappelle à quel point la période du Covid a joué sur cette situation actuelle de pénurie, que les mesures prises lors du Ségur de la santé n’ont, d’après lui, pas (encore ?) révolutionnée. « Beaucoup de choses n’avaient pas été anticipées. On va remonter la pente, mais on ne sait pas encore quand. » Au printemps dernier, la Région Centre-Val de Loire a déjà validé la formation de 160 infirmiers supplémentaires entre 2022 et 2024 au sein des IFPM (Instituts de Formation Paramédicales, ex-IFSI) du Loiret. Une bonne nouvelle, mais qui n’aura de répercussions concrètes sur l’embauche que dans trois à cinq ans. À une autre échelle, Stéphane Tulipani constate aussi « tout un schéma à revoir » pour réussir à séduire de nouvelles infirmières, lesquelles font état d’une « perte de sens » de leur métier, avec trop de procédures de traçabilité, et pas assez de temps pour le soin auprès du patient. En attendant, pour réussir à attirer les perles rares, il faut être un peu persuasif… et inventif. À son niveau Oréliance va ainsi organiser, le 24 novembre prochain, un « afterwork » dédié aux infirmières et aux étudiants de troisième année. L’objectif affiché : « Présenter dans la convivialité – « petits fours et boissons à volonté » (sic) – tous les atouts de l’établissement qui aideront à se projeter dans leur futur lieu de travail ». L’idée, pour les professionnels intéressés, est de pouvoir rencontrer l’équipe du Pôle Santé dans un cadre moins formaté que lors de sessions de recrutement classiques ou lors de job dating. C’est la deuxième année consécutive qu’Oréliance propose cette formule : il y a quelques mois, une centaine de candidats potentiels avaient participé à cet afterwork qui avait permis le recrutement de six CDI. 

Des « petits plus »…

Cet événement entre dans le cadre d’une politique de recrutement qui se veut offensive. Un exemple ? Lors d’un entretien avec un infirmier, l’établissement remet au candidat une… box d’accueil, quelles que soient les suites de la rencontre ! Symbolique, mais l’attention fait toujours plaisir… Sur le dossier de la qualité de vie au travail, des « petits plus » sont également proposés, comme des activités de massages et de sophrologie. Au niveau de la rémunération, même si Christine Aigret, chargée du recrutement, assure que « ce n’est pas la foire aux enchères », le Pôle Santé Oréliance met dans la balance la possibilité de faire des heures supplémentaires, « afin de travailler plus pour gagner plus ». Un système d’intéressement et de participation est également mis en place pour les salarié(e)s. « Le salaire fait certes partie des éléments d’attractivité, mais il n’est pas le seul », rappelle Stéphane Tulipani, qui abat d’autres cartes : un parcours d’intégration « à leur rythme », la possibilité de travailler dans plusieurs services différents ou un plan de formation interne savamment préparé. Qui dit mieux ?

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