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Quand l’Église accueille les homosexuels

Quand l’Église accueille les homosexuels

L'accueil des personnes homosexuelles au sein de l'Église catholique n'est pas tout à fait sa face la plus connue… Cependant, un « groupe de réflexion » existe au sein du diocèse d’Orléans, baptisé d'ailleurs Réflexion et partage. Il accueille des personnes homosexuelles, mais aussi leurs familles.
Gaëla Messerli
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Le groupe Réflexion et Partage qui fonctionne au sein du diocèse d’Orléans a pour vocation l’accueil des personnes homosexuelles et leur famille à travers des temps de réflexion. Il dit aussi lutter contre l’homophobie. « Nous avions demandé la constitution d’un groupe avec le père Luc Crepy (actuel évêque de Versailles, ancien recteur du séminaire intediocésain d’Orléans entre 2007 et 2012, ndlr), explique Monique de Belmont, sa coordinatrice actuelle. Nous avons eu le soutien de la pastorale de la famille, qui a toujours été à l’écoute et bienveillante ». 

Sur cette question, des réflexions avaient commencé à germer en France en 1985, grâce notamment à la prise de position du prêtre théologien Xavier Thévenot. « Ce fut le premier prêtre à affirmer que l’homosexualité n’était pas une maladie », rappelle Monique de Belmont. Lorsque Luc Crepy a quitté Orléans, celle-ci a craint de voir le groupe disparaître. Mais sous l’impulsion d’une amie de son fils, il a finalement continué. Réflexion et Partage se réunit donc une fois par mois autour d’un texte ou d’un Évangile et organise aussi chaque année un pélerinage avec un thème et un intervenant différents, ainsi qu’une célébration. Ce pèlerinage, baptisé Le chemin d’Emmaüs, est accompagné par l’évêque. « Monseigneur Blaquart nous a toujours soutenu, explique Monique de Belmont. De même que Monseigneur Fort* ». Au sein du groupe, on trouve des hommes comme des femmes homosexuel(le)s, certains étant en couple.

Un accueil inconditionnel 

On l’a dit, des familles viennent aussi frapper à la porte du groupe. « Elles ne sont pas dans le rejet, mais parfois dans la douleur », déclare Monique de Belmont. Avant de défendre cet « accueil inconditionnel » de Dieu et de l’Église, cette mère d’un garçon homosexuel reconnaît d’ailleurs avoir fait elle-même du chemin. « J’ai eu du mal, cela a mis 10 ans avant que je l’assume, raconte-t-elle. Mais m’être confrontée à l’homosexualité de mon fils est le plus beau cadeau donné par Dieu, avec l’amour de mes enfants. Cela m’a transformée dans mon rapport au monde. Pourtant, j’avais fait la Manif’ contre le PACS avec mon fils… Le comble, non ? » Avec le recul, elle mesure le changement qui peut s’opérer dans le cœur et l’esprit de parents animés par l’amour de leurs enfants. Aujourd’hui, son fils ne vit plus dans le Loiret, mais « n’a pas abandonné l’Église. L’Église n’est pas dans le rejet. Au niveau du diocèse d’Orléans, les équipes ont toujours été accueillantes ». Même si le mariage pour tous ne l’est pas au niveau religieux, Monique de Belmont affirme qu’au niveau des paroisses loirétaines, les enfants des couples homosexuels peuvent être baptisés. Pour la coordinatrice du groupe, les lignes sont en train de bouger, même au niveau de la Conférence des évêques de France. L’exhortation du Pape François via l’Amoris Laetitia va d’ailleurs dans ce sens. « Chaque personne, indépendamment de sa tendance sexuelle, doit être respectée dans sa dignité et accueillie avec respect, avec le soin d’éviter toute marque de discrimination injuste et particulièrement toute forme d’agression et de violence », a ainsi rappelé le Pape dans ce texte.

*Ancien évêque d’Orléans.

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