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Duralex a soif de conquêtes

Duralex a soif de conquêtes

Depuis janvier dernier, Duralex appartient à International Cookware, basée à Châteauroux, qui commercialise ses produits sous la marque Pyrex. La Tribune Hebdo a visité l'usine chapelloise qui fabrique les célèbres verres de cantine et ambitionne de doubler son chiffre d'affaires d'ici trois ans
Gaëla messerli
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Depuis le 1er juin, c’est Éric Denis, passé auparavant par Peugeot Saveurs, qui est officiellement le directeur du projet New Duralex International, rattaché à la holding International Cookware. « Pour faire simple, je suis la courroie de transmission entre la stratégie de groupe et l’entreprise Duralex », indique-t-il. Dans ses missions notamment : la mise en place de certaines synergies industrielles avec Pyrex. « Même si les deux verres sont techniquement différents, nous faisons le même métier », justifie Éric Denis. 

Son plan de développement sur trois ans se résume en une formule choc : « vendre plus, vendre mieux et produire plus. Pour cela, il faut déjà un bon réseau. Là, nous mutualisons les forces commerciales. Nous passons ainsi de sept commerciaux à plus de soixante-dix* ! Notre objectif est très clair : doubler notre chiffre d’affaires d’ici trois ans. » Si Pyrex est bien diffusée au Royaume-Uni et en Russie, la marque Duralex est quant à elle bien identifiée au Moyen-Orient, car ses verres servent au thé. Mais pour assurer l’essor de la verrerie de La Chapelle-Saint-Mesmin – outre un plan d’investissement de 17 M€ annoncé à la barre du Tribunal de commerce d’Orléans au moment de la reprise en janvier dernier -, il faut augmenter la capacité de production. « Aujourd’hui, nous tournons à 50 % de nos capacités, indique ainsi Éric Denis. Il nous faudra atteindre les 75 % d’ici 2024. Nous devons relancer des lignes de production. Cela passe, sur les trois ans à venir, par un plan de recrutement de 40 personnes, et cela s’anticipe. On ne peut pas recruter et avoir quelqu’un d’opérationnel tout de suite. Il faut un plan de formation. »

Recruter beaucoup

 L’entreprise a ainsi lancé une convention Défi avec la Région pour former quatorze demandeurs d’emploi en tant qu’opérateurs  de conditionnement-sondeur. « Nous sommes très ancrés localement et nous voulons en faire bénéficier les acteurs du bassin, continue Éric Denis. Des recrutements sont en cours, mais c’est un processus long, car il faut un accompagnement. » Il faut en effet une bonne année pour qu’un apprenti-verrier chez Duralex ait pu s’approprier tous les modèles et coloris. « Le marché du travail est aujourd’hui compliqué. Nous proposons cependant de vrais métiers avec une entreprise qui existe depuis 1945. Il y a de la transmission et un héritage ! » 

Si à l’origine, chez Duralex, les métiers étaient plutôt tenus par des hommes, ils ont tendance à se féminiser. « Par exemple, notre responsable de la fusion est une femme », explique Éric Denis. Sur le plan de la responsabilité sociétale des entreprises, le verrier chapellois compte « collaborer avec Pyrex, qui est plus avancée. » Pour ce qui est de l’aspect environnemental pur, Duralex a déjà de beaux atouts : « nous récupérons la chaleur dans notre four, ce qui permet de consommer moins d’énergie et, au niveau de l’eau, nous fonctionnons en circuit fermé. Nous recyclons également du verre avec l’utilisation de calcins (NDLR : débris de verre) dans nos produits. » Par essence, Duralex propose un produit durable avec le verre et commercialise notamment des lunch box. 

Côté produits, le fameux verre Picardie et la gobeleterie dominent. « La part de la lunch box a certes augmenté avec l’évolution du marché individuel et leCovid. Mais il y a des petites différences selon les marchés. En France, c’est la transparence qui domine ; au Tchad, c’est le verre Provence 9 cl qui est notre meilleure vente, alors qu’en Mongolie, c’est le bol parisien avec oreilles ! En Espagne, c’est l’assiette Paris et en Pologne, le lys en vermeil… » 

« Un pôle verrier mondial »

Quid, sinon, des nouveautés à venir ? « Nous sommes plus sur une évolution des couleurs avec des produits iconiques, avance Éric Denis. Nous allons dans un premier temps répondre à un besoin du marché avec ce que nous savons bien faire. Il y a déjà une motivation technique, car nous devons assurer la même qualité et durabilité. » Par rapport à la crise des matériaux qui se fait sentir aujourd’hui dans la plupart des secteurs, le verrier chapellois dit ne pas être trop touché. « Nous travaillons avec notre fournisseur historique basé à Fontainebleau. » Mais Duralex voit plus loin : « nous avons l’ambition de créer un pôle verrier mondial en région Centre-Val de Loire », assure Éric Denis, qui prône les vertus du made in France dans cette entreprise du patrimoine vivant qui a été exposée, cet été, ni plus ni moins qu’à l’Élysée…

* 250 personnes travaillent ainsi aujourd’hui pour Duralex, commerciaux compris. 

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