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Économie : une fusée à deux étages

Économie : une fusée à deux étages

Compétente sur le dossier du développement économique, la Région Centre-Val de Loire lance une grande concertation locale pour élaborer une stratégie fine à échéance 2027. Mais en attendant, elle a déjà des idées en tête, à travers son agence Dev’Up, pour le très court terme et l’année 2022. Car il ne faudrait pas tuer dans l’œuf la reprise qui a semblé s’annoncer…
La rédaction
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2022 : soutenir -déjà- la transition

Quarante-deux implantations – dont neuf étrangères – pour 1 530 emplois créés et 289,9 M€ d’investissement : voici les chiffres marquants du bilan de l’année 2021 pour Dev’Up, l’agence économique de la Région Centre-Val de Loire. Avec l’accompagnement de 470 projets, il s’agit d’une « activité d’une grande densité », selon François Bonneau, président de Dev’Up et d’une Région et dans laquelle « on a connu le chaud et le froid en 2021 », car il fallait « maintenir en situation de travail le chômage partiel, les salariés, les compétences ». Bref, « une année de contraste et de grande mobilisation », souligne-t-il. Un bilan annuel très positif également pour Jean-Louis Garcia, directeur général de l’agence économique, qui évoque un nombre de projets bien plus important que celui des années précédentes.

Dans les faits, une filière sur les dispositifs médicaux a été mise en place au mois de mai dernier. L’association HealthCare Loire Valley a été lancée par trois entreprises du territoire : Vermon, Vlad et The Surgical Company. François Bonneau a également mentionné l’arrivée d’une nouvelle plateforme logistique – implantation signée le 22 novembre – de plus de 84 000 m2 à Autrèche, en Indre-et-Loire, pour la marque Intersport. Une de plus, feront remarquer les esprits chagrins…

« Une année forte pour la relocalisation »

Les acteurs de Dev’Up veulent continuer sur cette lancée. C’est pourquoi l’agence économique souhaite renforcer son accompagnement dans les secteurs du numérique. Et « cela passera par la cybersécurité, qui est en lien fort avec l’État », indique François Bonneau. Concrètement, grâce aux compétences de l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI ), du personnel va être formé pour aider les directeurs d’entreprise à se défendre face aux risques de cyberattaque, de plus en plus dévastateurs et fréquents.

Autres objectifs pour le président de Dev’Up : « renforcer l’agroalimentaire, aller plus loin dans la transition écologique et tirer les enseignements de la COP 26 », car « tout cela produit de l’emploi ». Sur cette thématique, l’agence économique régionale a pour but de soutenir les entreprises dans leur démarche de transition énergétique et écologique. Dans un centre de ressources seront ainsi mises à disposition plusieurs aides à destination des entrepreneurs : contenus didactiques sur les enjeux du développement durable, partage de bonnes pratiques, documentation… « Il faut être bien positionné sur ces points-là », ajoute Jean-Louis Garcia. Enfin, le président de Dev’Up assure que 2022 devra être une « année forte pour la relocalisation ». Pas moins de 20 entreprises régionales vont ainsi être accompagnées et pourront avoir accès aux différents financements mis en place dans le cadre des plans de relance. HDT


2023-2027 : des « états généraux » d’abord

La Région Centre-Val de Loire se croirait-elle en 1789 ? Toujours est-il qu’après les « états généraux » de la jeunesse débutés à Tours mi-novembre, elle a lancé la semaine dernière les « états généraux » de l’économie, de l’emploi et de la formation au Zénith d’Orléans, en présence d’un bel aréopage d’élus locaux, de chefs d’entreprise et d’une guest-star en la personne de Laurent Berger, secrétaire national de la CFDT. Six mois après la réélection de François Bonneau, il n’est visiblement pas trop tard pour  réfléchir à la feuille de route économique du nouveau mandat. Ce n’est donc pas (uniquement) par plaisir que la Région a échafaudé ce qui s’apparente à une grande consultation locale : elle a en effet l’obligation légale de bâtir un nouveau Schéma de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII), qui devrait être voté à la fin de l’année prochaine. Pour cela -et plutôt que les technocrates maison n’imposent leurs vues- il a été décidé qu’il fallait mieux voir ça ensemble, en « co-construction », à travers ces « états généraux », point de départ de la manœuvre. « Il s’agira de donner un nouvel élan à la politique économique régionale », soutient François Bonneau. Dans les mois qui viendront, après la grand-messe du 25 novembre dernier au Zénith, « les étapes d’échanges et de rencontres se multiplieront au plus près des territoires et de tous les acteurs de l’économie et de l’emploi ». 

À celles et ceux qui pourraient penser que ces « états généraux » ressemblent à s’y méprendre à de la réunionnite à grande échelle, François Bonneau rappelle que bâtir une politique économique, ce n’est pas juste arroser de subventions les acteurs locaux : « soutenir l’économie, c’est mettre en place un écosystème, pas seulement faire des chèques à Pierre et à Paul ». C’est le rôle de la Région que d’organiser une stratégie cohérente et de cibler les filières à soutenir et à accompagner pour que ces dernières puissent trouver main d’œuvre et débouchés. Tout cela n’est pas toujours très sexy, et l’échelon régional souffre d’ailleurs de ce déficit d’image auprès de la population, laquelle n’a jamais entendu parler de ces « schémas » et autres « contrats de plans », qui servent pourtant de cadres au financement et au démarrage des actions économiques. 

En avant

Même s’il ne faut pas présager des conclusions qui seront délivrées par ces « états généraux », la Région souhaite pourtant les conduire de façon à ce qu’ils puissent répondre à un certain nombre de défis, comme celui de la Transition écologique, de la relocalisation, du numérique et de la formation. Quatre piliers qui vont constituer le socle de la politique économique de la Région entre 2023 et 2027. Mais déjà, Harold Huwart, le vice-président de la collectivité en charge du dossier, cible des pistes d’améliorations transversales : « être plus présent à la naissance des projets, faire évoluer les moyens d’intervention de la Région en développant d’autres ingénieries financières que la subvention, renforcer les partenariats avec les collectivités et notamment les intercommunalités, travailler sur l’économie de proximité et les réseaux de filières déjà bien présents sur notre territoire, comme la cosmétique, l’agroalimentaire et la pharmacie. Nous produisons déjà, en Centre-Val de Loire, plus de 35 % de l’industrie pharmaceutique française ». Pour François Bonneau, c’est le moment de faire évoluer les choses en profitant non seulement d’un contexte international favorable à la « reterritorialisation », mais aussi de l’argent mis sur la table par France Relance. B.V

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