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Les banques mauvaises payeuses ?

Les banques mauvaises payeuses ?

L’UFC-Que Choisir a porté plainte contre douze banques pour pratiques commerciales trompeuses. Les établissements concernés sont accusés de rechigner à rembourser les clients victimes de fraudes bancaires. L’antenne orléanaise de l’association de consommateurs s’en indigne.
Gaëla Messerli
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Entre 2019 et 2022, en France, 4 300 signalements de refus de remboursement de fraudes par les banques ont été analysés par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir. Le Loiret ne fait pas exception, comme en témoigne un courrier que nous a adressé l’antenne orléanaise de l’association. Celle-ci recense des témoignages de victimes de « tout âge » évoquant des préjudices allant de quelques centaines à 15 000 €. Depuis 2019, ces témoignages sont récurrents, assure l’association. Au niveau national, l’UFC-Que Choisir a ainsi porté plainte contre La Banque postale, le Crédit agricole, la Banque Populaire, BNP Paribas, Société Générale, CIC, LCL, Boursorama, ING, Nickel, Cetelem et Floa Banque pour « pratiques commerciales trompeuses ». Selon l’association, ces établissements ont refusé des remboursements de manière injustifiée. Au sommet de ce « triste palmarès des établissements qui ne remboursent pas, détaille Françoise Pilard, la présidente de l’UFC-Que Choisir d’Orléans, on retrouve des banques traditionnelles (La Banque postale, le Crédit agricole), mais tous sont concernés. Aucun client n’est potentiellement épargné ». Des banques en ligne (ING), des « néo-banques » (Nickel) ou des établissements de crédit (Cetelem) se distinguent également. Près de deux tiers des signalements (60 %) concernent des fraudes de plus de 4 000 €. L’an dernier, l’Autorité de contrôle (ACPR) a, selon l’UFC Que choisir, vainement appelé les banques à améliorer leurs pratiques de remboursement. Sans réponse satisfaisante, l’association de consommateurs a donc saisi de nouveau l’ACPR et Bercy pour intensifier les contrôles et instaurer un cadre garantissant l’effectivité du droit au remboursement des victimes de fraudes.

Une explosion depuis la Covid

« Les banques ne veulent pas rembourser alors que la loi les y oblige, s’indigne François Pilard. Localement, lorsque nous contactons les agences bancaires, la moitié comprend et rembourse mais, pour un bon quart d’entre elles, nous devons saisir le médiateur. Beaucoup essayent de faire croire que le client a donné ses codes et est fautif… » Quel que soit le type de situation, la présidente de l’antenne orléanaise de l’UFC-Que Choisir conseille surtout aux victimes de « porter plainte car les banques risquent, de toute façon, de le leur demander ». Face aux refus de remboursement, la dernière issue reste l’action en justice. « Cela prend du temps, mais on arrive à obtenir gain de cause », ajoute Françoise Pilard, qui estime que le nombre de fraudes a explosé depuis le Covid-19. Selon le dernier rapport de la Banque de France, la fraude bancaire atteint un montant de plus d’1,2 milliard d’euros (Rapport annuel de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement de 2021) et a touché 1,3 million de ménages en France en 2020. Un phénomène en hausse de 161 % depuis 2010…

Plus d’infos
Pour aider les victimes de fraudes bancaires :
https://www.quechoisir.org/service-fraude-a-la-carte-bancaire-n61290/

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