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Pour ne jamais oublier

Pour ne jamais oublier

Le Département du Loiret présente, à l'occasion du 75e anniversaire de la libération des camps de concentration, une étonnante exposition de 72 portraits réalisés à Buchenwald entre 1944 et 1945 par Georges Despaux, un rescapé.
Gaëla Messerli
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Une mémoire contre l’oubli rappelle un passé révolu depuis 75 ans. Tout au long de cette exposition présentée dans le hall de l’Hôtel du Département, le visiteur pourra découvrir 72 dessins très fins, et pour certains repris à l’encre de Chine. Ils ont été réalisés sur des feuilles qui, lorsqu’on les retourne, laissent apparaître, au dos, des documents administratifs nazis… Cette exposition, présentée à l’occasion du 75e anniversaire de la libération des camps de concentration, est une proposition de LADIRP 45, l’association des déportés et internés, résistants et patriotes du Loiret. Elle a été mise sur pied par Rik Vanmolkot (notre photo), un citoyen belge qui a retrouvé dans les archives familiales près de 200 dessins d’un certain Georges Despaux, rescapé du camp de Buchenwald. Ce dernier, originaire de Salies-de-Béarn, avait été interné en même temps que le père de Rik Vanmolkot, étudiant en médecine. Tous deux étaient considérés comme des prisonniers politiques et se trouvaient « dans le petit camp ». « C’était celui des plus faibles, car Georges Despaux boitait, raconte Rik Vanmolkot. Mon père, lui, souffrait de diphtérie ».

Une amitié indéfectible allait naître entre les deux hommes. L’un soignant les prisonniers, l’autre dessinant la vie du camp lors des dimanches. Après-guerre, Georges Despaux, artiste protéiforme, « séjourna plusieurs fois » au domicile des Vanmolkot. « Il avait un caractère particulier ; il pouvait arriver pour une nuit ou six mois… », explique Rik, qui a décidé de mettre en lumière les 200 dessins de Georges Despaux à la mort de sa mère : « nous avions découvert, enfants, que mon père les conservait dans une armoire fermée dans sa bibliothèque… »

Des liens loirétains

Au sein de cette galerie de visage exposés, on retrouve quelques liens avec le Loiret, comme le portrait du père Léon Leloir, aumônier divisionnaire des maquis des Ardennes belges et françaises, qui rédigea notamment La prière à Notre-Dame du maquis, publiée à plus de 300 000 exemplaires. Leloir mourut ensuite à Briare, quelques mois après sa libération de Buchenwald, dans un accident de voiture. Au cours de cette exposition, on s’attardera également sur le portrait de Roger Sevestre, résistant né à Orléans, ou encore sur celui d’André Challe, dit « Schuster », un chef militaire régional du mouvement Libération-Nord pour le Cher, le Loiret, le Loir-et-Cher et l’Indre-et-Loire. Envoyé à Buchenwald avec son fils, lui seul survécut à son retour des camps. Il mourut à Bourges le 28 septembre 1957. 

C’est où ? C’est quand ?
Une mémoire contre l’oubli - Portraits et paysages de Buchenwald
Jusqu’au 31 octobre, dans le Hall du Département
15, rue Eugène Vignat, à Orléans.
Entrée libre.

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