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« On ne prend pas les Français par surprise »

« On ne prend pas les Français par surprise »

Députée du Loiret, mais aussi conseillère municipale d’Orléans et conseillère métropolitaine, Stéphanie Rist (Renaissance) fait le point sur les gros sujets nationaux (retraites, santé, fin de vie…) ou orléanais de la rentrée.
Benjamin Vasset
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Confortablement réélue députée de la première circonscription du Loiret en juin dernier sous les couleurs de la majorité présidentielle (Renaissance), Stéphanie Rist a commencé à aborder dès le mois de juillet les réalités de son deuxième mandat au sein d’une Assemblée nationale beaucoup plus diversifiée politiquement que la précédente. « Le rôle du Parlement est désormais plus important », reconnaît l’élue. Pourtant, des enjeux majeurs arrivent très rapidement, et notamment le vote du fameux Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS), dont on parle beaucoup en ce moment…

Financement de la Sécu : « Pas d’économies sur l’hôpital »

Rapporteure générale de la commission des Affaires Sociales, Stéphanie Rist a sur son bureau un sacré morceau en cette rentrée : le budget de la Sécu, estimé à 500 milliards d’euros, et qui permet de financer plusieurs grosses politiques publiques (hôpital, autonomie, famille…). Depuis une semaine, il se murmure que l’exécutif pourrait glisser des amendements pour faire passer sa réforme des retraites dans le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale. Est également énoncé un recours éventuel à l’article 49-3 de la Constitution, qui permettrait d’adopter un texte sans vote du Parlement. En bonne défenseure de la majorité, Stéphanie Rist rappelle que « le 49-3 est un outil constitutionnel et démocratique, qui sera peut-être indispensable pour voter le PLFSS, même s’il n’y a pas la réforme des retraites dedans. Si le PLFSS n’est pas voté, les hôpitaux n’ont pas d’argent en 2023 ! Sur le fond, cela ne me choquerait pas que des mesures portant sur les retraites soient intégrées à ce texte. On ne prend pas les Français par surprise. L’objectif de notre politique, ce n’est pas juste de repousser l’âge de la retraite, c’est le plein emploi (voir encadré). Ce sont deux sujets qui vont ensemble. Parce que si les gens travaillent plus longtemps, il y aura plus de cotisations et donc plus d’argent pour créer de nouveaux droits sociaux ». Sur le reste du PLFSS, Stéphanie Rist indique qu’il devrait y avoir « des engagements sur l’autonomie pour augmenter le nombre de personnels dans les Ehpad », mais aussi des « mesures de transparence faisant suite aux révélations sur Orpea », et notamment une amélioration du contrôle des établissements. La « lutte contre la fraude et les arrêts-maladie prescrits par télémédecine » devrait également être durcie. Pour baisser la dette de la Sécu, la majorité prévoirait également, selon la députée du Loiret, des économies sur les dépenses médicamenteuses, « en discutant notamment avec l’industrie pharmaceutique du prix des médicaments ». Par contre, « il n’y aura pas d’économies sur l’hôpital ». Alors que les Urgences tirent la langue, le contraire eût, c’est vrai, été malvenu… 

Santé : et la liberté d’installation ?

Illustré par la façon dont Jean-Luc Godard a récemment choisi de mourir – il a eu recours en Suisse au suicide assisté –, le débat sur la fin de vie risque de connaître de nouveaux rebonds, en France, durant les prochains mois. Médecin rhumatologue de profession, Stéphanie Rist indique qu’une nouvelle « convention citoyenne » devrait être mise en place pour discuter de ces questions, toujours politiquement délicates à traiter. « Je pense qu’il faut prendre le temps, même s’il faut que cela change avant la fin du mandat », temporise Stéphanie Rist, qui se fait aussi prudente pour livrer ses convictions personnelles sur le sujet. Relancée, elle convient par dire que « la fin de vie n’est aujourd’hui pas assez prise en compte en France, même s’il existe déjà dans la loi Claeys-Leonetti de nombreux outils législatifs ». Un autre sujet « médical » pourrait également monter dans les prochains mois en France : celui de la liberté d’installation des médecins, vieux sujet dont la gauche – et la NUPES – ont fait un argument de campagne en juin. Et à entendre Stéphanie Rist, certains députés de la majorité verraient aussi d’un bon œil que l’on revienne sur ce principe de liberté d’installation afin de résorber, en partie, le problème des déserts médicaux. « Il y a un vrai risque que cela passe », admet la députée du Loiret, toujours très hostile, pour sa part, à un changement législatif en la matière. « Ce serait une mesure inefficace qui aurait des conséquences immédiates et à long terme sur la formation des médecins », lance-t-elle, refusant qu’« on tape sur les jeunes ».

Orléans : « Pas la copine de Grouard »

Conseillère municipale d’opposition, Stéphanie Rist sait que sa position sur le dossier Zagreb a créé des remous au sein de son propre camp, dont certains n’ont pas compris qu’elle soutienne le projet municipal de partenariat entre la Ville d’Orléans et la faculté de Médecine croate pour former des médecins. « Je vais faire attention à ce que je dis, parce qu’on peut vite se faire taxer d’être copine avec Grouard… » répond-elle, répétant deux fois au cours de la conversation cette accusation dont elle serait l’objet « Ce sujet prend des proportions idéologiques et dogmatiques… » estime-t-elle, répétant qu’elle a soutenu ce projet seulement s’il « était en lien avec l’université d’Orléans ». On lui répond que pour le moment, ce lien est peu visible. « En effet, je ne le vois pas non plus », consent-elle à dire. Plus offensive, Stéphanie Rist liste ensuite ses critiques sur la politique menée localement au niveau de la ville-centre et de l’intercommunalité : « Je ne vois toujours pas de stratégie sur le sport de haut niveau à la Métropole, je ne comprends pas ce qui est en train de se passer, cible-t-elle. Pareillement, sur la transition énergétique, j’aimerais voir des résultats, car il y a urgence à faire avancer ce sujet. En six mois, il faut mettre les gens autour de la table pour dire : voilà où on veut arriver. » On avait cru comprendre que c’était l’ambition des fameuses Assises de la Transition, impulsées par Serge Grouard et défendues depuis par Matthieu Schlesinger ? Toujours est-il que pour Stéphanie Rist, la « transformation du centre-ville d’Orléans » est, sur ce plan, une autre urgence qui ne doit pas se résumer dans la tenue d’une journée sans voiture. « Il y a également de vrais sujets sur les déchets et sur la place des arbres dans la ville », note la députée, qui pourrait briguer le poste de maire d’Orléans en 2026. C’est encore loin, encore que – en juin 2023, nous arriverons à mi-mandat –, mais d’autres commencent déjà à penser à cette échéance. Et si Stéphanie Rist préfère pour l’instant parler des sénatoriales de septembre 2023, dans le camp de Renaissance, on s’est déjà un peu penché sur le sujet des municipales à Orléans : si le nom de Stéphanie Rist ressort assez logiquement, certains aimeraient aussi voir Aline Mériau, ancienne présidente de la Fédération Française du Bâtiment du Loiret, se lancer dans la course.

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