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Plus de mots pour plus de partage

Plus de mots pour plus de partage

Depuis deux ans, le Loiret a mis en place, dans le cadre de la prévention et de la lutte contre la pauvreté, une action d’accompagnement des parents à l’éveil langagier de leur enfant avant l’entrée en maternelle.
Gaëla Messerli
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En lien avec l’association 1001 mots, le Département du Loiret mène depuis deux ans une action d’accompagnement des parents à l’éveil langagier des enfants âgés de 3 à 24 mois. « Il s’agit d’un dispositif de prévention qui a pour but de réduire la fracture sociale », détaille Marc Gaudet, président du Département. « Un constat existe à l’entrée du CP : un enfant issu d’un milieu défavorisé connaît moins de mots qu’un enfant né dans un milieu classique ou favorisé », constate Florence Galzin, vice-présidente du Département en charge de la Protection de l’enfance. Cette opération d’éveil langagier a commencé au départ à Montargis et Orléans, puis s’est étendue à Pithiviers et Gien. 1 017 familles loirétaines bénéficient aujourd’hui de ce dispositif. « La moitié des familles se réinscrivent d’elles-mêmes et une quarantaine sont venues via le bouche-à-oreille. »  

Pour évaluer le dispositif, une étude a été réalisée avec la PMI du Loiret : 89 % des enfants inscrits ne vont pas en crèche et 82 % des parents ont un niveau d’études égal ou inférieur au bac. 74 % de ces familles vivent également sous le seuil de pauvreté. « Nous sommes clairement dans l’axe de la prévention afin d’éviter une reproduction de la pauvreté. Nous bénéficions d’un large soutien de l’État sur ce sujet », commente Marc Gaudet. En effet, 330 000 € sont dévolus à cette action, dont 140 000 € financés par l’État pour 2021-2022.

Livres et SMS 

Concrètement, comment marche ce dispositif ? « Les neurosciences montrent que la période entre 0 et 3 ans est propice pour l’apprentissage du langage. Le bébé entend dès le dernier trimestre de la grossesse, et il est capable de reconnaître la langue de ses parents », commence Florent de Bodman, directeur et cofondateur de l’association 1001 mots. « Un bébé de 12 mois comprend 80 mots du quotidien. Nous sommes là pour aider les parents à faire la conversation avec leur bébé, en leur indiquant comment parler à leur enfant. Cela peut être, par exemple, en posant des questions. »  

L’inscription à cette démarche se fait par le biais d’un médecin ou par la PMI. Ensuite, un livre sera d’abord envoyé par La Poste : pour les plus jeunes, il s’agira d’un livre de bain avec peu de textes. Ensuite, des orthophonistes de l’association vont accompagner les parents par téléphone, mais aussi via des propositions de rencontres mensuelles, sous forme d’ateliers à Orléans et Montargis. « C’est un accompagnement dans la durée. Il y a aussi des suggestions qui sont faites par SMS », expliquent les acteurs du dossier. Une quarantaine de participants aux ateliers sont également regroupés dans un groupe WhatsApp pour se partager des idées, qui peuvent être « des sorties à la médiathèque ». Selon Brigitte Hercent-Salanié, médecin-chef de la PMI loirétaine, une première évaluation a été réalisée sur 150 familles avec un groupe adhérent au dispositif et un groupe qui ne participe pas. Résultat : ceux qui adhérent au dispositif lisent trois fois plus souvent des livres avec leur bébé de moins d’un an que l’autre groupe témoin.

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