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Borderline, une ambition sans limite

Borderline, une ambition sans limite

Discrète société magdunoise d’édition de jeux de société, Borderline enregistre parmi ses parutions de sacrés succès sur le marché. L’un de ses membres fondateurs a bien voulu nous raconter l’histoire du « délire » d’une bande de copains devenu leur métier.
Ambre Blanes
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L’histoire prend forme dans le fin fond de l’Indonésie, sur l’île de Jakarta. Là-bas, Tristan imagine, lors d’un voyage avec son épouse, un jeu de société sur le thème du trafic de drogue entre l’Amérique du Sud et l’Amérique du Nord. Avec les moyens du bord (gomme, allumettes) il s’amuse à conceptualiser les éléments de jeu et peaufine son scénario. À son retour en France, il réunit Vincent, Guillaume et Mathieu, « de vieux potes passionnés de jeu, mais aussi d’actualités socio-économiques » pour développer les mécanismes de jeu et les graphismes de ce qui devient Deal American Dream. Conscient que le thème des narcotrafiquants ne va pas faciliter leur entrée sur le marché des jeux familiaux recherchés par la plupart des éditeurs, Tristan et ses amis font le choix téméraire de l’autoédition. C’est ainsi que Borderline Éditions naît en 2015. Quant au jeu pensé en Asie du Sud-Est, il est à la vente en boutique, aux quatre coins du monde, grâce à une campagne Kickstarter réussie la même année. 

Si le terme « borderline » peut se traduire en français par « limite », l’éditeur ne souhaite pas se cantonner aux thèmes les plus sulfureux. « Après le succès de notre premier jeu, nous avons entrepris d’éditer les jeux d’autres auteurs, explique Tristan. Plutôt que d’éditer beaucoup de jeux, nous préférons mener peu de projets mais en les choisissant méticuleusement et en prenant le temps de les développer correctement. » En six ans, Borderline n’a édité que cinq jeux, mais tous ont été des succès et font régulièrement l’objet de réimpressions, un gage de réussite pour un éditeur.

300 000 exemplaires vendus en deux ans

Borderline a fait voir le jour à Krom, un jeu très familial dont les créateurs ont noué une relation d’amitié avec les fondateurs de la maison d’édition. Est ensuite venu Dig Your Way Out, un jeu de prison destiné à un public plus adulte dont l’objectif est d’être le premier à s’échapper de prison, en troquant des cigarettes contre des armes ou des instruments permettant de creuser son tunnel ! Egocentric World est lui un jeu qui vous plonge dans un monde dystopique en proie à une crise mondiale et dont les nations sont des vestiges du passé. Mais le plus gros succès de Borderline est Kluster, avec près de 300 000 exemplaires vendus en deux ans, en Europe et au-delà. « Nous avons même eu la surprise de le voir apparaître dans une série américaine mondialement connue ! » affirme Tristan, qui assume sa position d’outsider et n’a pas peur d’aborder des thèmes controversés, nécessitant l’usage de son deuxième degré. Naturellement, l’équipe sélectionne des partenaires qui lui ressemblent et de préférence locaux, non sans travailler avec des créatifs du monde entier en parallèle. Ainsi, Borderline fait appel à des associations de joueurs et à des bars à jeux près de Meung-sur-Loire, où l’entreprise est basée, pour que les cercles de joueurs puissent tester les concepts. Et une fois aboutis, les jeux sont acheminés en premier chez les partenaires commerciaux locaux.

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