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Orléans et le Loiret ont-ils profité, jusqu’à présent, des vacances « relocalisées » ? Tourisme : vraiment le jackpot ?
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Orléans et le Loiret ont-ils profité, jusqu’à présent, des vacances « relocalisées » ? Tourisme : vraiment le jackpot ?

Orléans et le Loiret ont-ils profité, jusqu’à présent, des vacances « relocalisées » ? Tourisme : vraiment le jackpot ?

Si les premiers chiffres de fréquentation touristique en juillet et début août sont plutôt encourageants à Orléans et dans le Loiret, les professionnels locaux du tourisme restent cependant mesurés sur la situation économique du secteur. Et la recrudescence du virus n’est pas tout à fait à même de les rassurer…
Gaëla Messerli
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Tourisme : vraiment le jackpot ?

Du côté de l’Office de Tourisme d’Orléans et de l’Agence de Développement et de Réservation Touristiques du Loiret, on avait plutôt le sourire, à la mi-août. Il faut dire qu’avec 9 000 visites rendues en juillet à l’Office de tourisme d’Orléans contre 4 660 sur la même période l’an passé, les professionnels du tourisme ont vu passer des vacanciers ! « Il y a deux facteurs à cela, estime Martine Grivot, ancienne élue au tourisme de la Ville d’Orléans et présidente d’Orléans Val de Loire tourisme. Avec la Covid-19, les Français sont restés en France. Nous accueillons des Parisiens, mais aussi des visiteurs d’autres régions qui souhaitent découvrir notre territoire, à une heure seulement de Paris. C’est le résultat de notre campagne de communication depuis trois ans. Nous capitalisons sur la forêt, la Loire, les jardins mais aussi la proximité des châteaux. » 

La fuite des Anglais !

Pour Axel de Beaumont, directeur de l’Office de tourisme d’Orléans Métropole, « le message « Partez en France » a été entendu. De plus, même si elle est moins importante que d’ordinaire, la clientèle étrangère est présente. » Pour l’Office de tourisme d’Orléans, les voyages en groupe ne sont pas dans l’air du temps, mais le tourisme individuel et familial est au rendez-vous. Les pays les plus représentés sont, dans l’ordre, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique. « On retrouve ensuite les Anglais, même si depuis l’annonce de la quatorzaine, ils sont repartis. Puis dans une moindre mesure, les Espagnols et les Italiens », commente Axel de Beaumont. Côté français, hors Loiret, l’Île-de-France arrive en tête, notamment sur les week-ends, suivie des voisins de la région Centre-Val de Loire : Loir-et-Cher, Eure-et-Loir, Indre-et-Loire et Cher. « Beaucoup de réservations se font en dernière minute. Les différents acteurs se sont adaptés en termes de flexibilité avec la Covid, mais aussi la canicule. » 

Place du Martroi, à Orléans, le Studio 16 fait partie de ceux qui ne se plaignent pas. « Ce que l’on perd en touristes étrangers, on le récupère en Orléanais qui ne sont pas partis, observe le directeur, Lazare Belaachet. Il y a un peu de touristes étrangers, mais moins que les autres années. On ne voit, c’est vrai, pas de grands groupes de touristes ». Même constat chez David Sterne, à la tête du restaurant La Parenthèse, place du Châtelet : « nous avons une clientèle d’habitués, affirme ce dernier. Nous sommes plein tout le temps et pour le moment, les réservations se portent bien. Par contre, alors que nous constations la montée d’Orléans comme ville-étape, nous avons vu moins de touristes étrangers cet été. » 

Des campings complets…

Au niveau départemental, Davy Masson, le directeur de Tourisme Loiret, confirme une saison estivale plutôt positive, même si elle n’est pas « égale pour tous. Les musées et les activités en intérieur perdent en fréquentation, mais les gites ont très bien fonctionné auprès des Parisiens. Il y a aussi un retour d’une clientèle très locale sur des activités, comme nous l’ont indiqué les Passeurs de Loire, à Sigloy. » Dans le Loiret, certains campings affichent ainsi complet comme à Châtillon-sur-Loire, où les gérants ont été « obligés de rouvrir des espaces supplémentaires. Idem à Briare, où le Domaine des Roches observe un taux d’occupation de 98 % en juillet et de 100 % en août. Les gens sont là ! » La Covid-19 semble ainsi avoir conforté le département comme destination touristique verte de proximité. « Il y a un effet d’aubaine, car les gens ne veulent pas aller trop loin, analyse Davy Masson. Ils s’aperçoivent qu’il n’y a pas besoin de partir loin pour trouver de l’exotisme… » Un atout sur lequel le Département compte bien capitaliser, avec un plan de relance de 3 M€ qui doit servir notamment à financer des campagnes de communication, mais aussi des kits sanitaires pour l’accueil du public. « On arrive à faire rester les gens près d’une semaine dans le Loiret en prévoyant une journée à Chambord et une en Touraine. Il y a une prise de conscience aujourd’hui. Après, il faut de la signalétique, de l’accueil… La Région travaille dur, aussi, sur une carte touristique régionale. »

… Mais un retard irrattrapable ?

Du côté du président de Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie du Loiret, on est toutefois un peu plus réservé sur la situation. « Ceux qui allaient bien avant la Covid s’en sortent mieux, pour les autres, c’est très dur et cela ne va pas aller en s’améliorant, estime Jean-Louis Jama. Avec la généralisation du port du masque dans les entreprises, il risque d’y avoir un retour du télétravail et l’on va perdre du monde sur le midi. Pour les discothèques, le décret est arrivé, mais rien n’est simple. Aujourd’hui, plus de 50 % des entreprises de notre secteur ne sont pas allées chercher les aides ! » Pour le président de l’UMIH 45, « la clientèle française dépense moins que la clientèle étrangère. Aujourd’hui, les marges ne sont pas faites. J’ai peur aussi avec l’automne pour les restaurants qui s’en sortaient grâce aux terrasses mais qui vont devoir jongler avec une table sur deux en intérieur… » Jean-Louis Jama en appelle toujours à une TVA à 5,5 %. 

Au camping d’Olivet, Agnès Guisembert, la gérante, compte bien attendre octobre pour faire le bilan. « Car juin a été catastrophique, dit-elle. Sur juillet et août, on s’en sort pas mal mais, pour septembre, j’ai de grandes craintes car il n’y a aucune visibilité. Nous avions une clientèle britannique habituelle, mais avec la quatorzaine, tout s’est arrêté. Nous avons récupéré une clientèle allemande, néerlandaise et plus de Belges, mais nous avons perdu les touristes venant de Nouvelle-Zélande, des États-Unis… Les réservations se font un ou deux jours en avance. Du coup, pour embaucher, c’est compliqué… » Cette gérante de camping fait en effet tourner son affaire avec deux personnes ¾, contre quatre habituellement. « Et moi, je pallie la personne qui manque, souligne-t-elle. C’est du 6h-minuit. De plus, les charges commencent à revenir. C’est compliqué de réaliser le chiffre d’affaires que l’on fait sur six mois en trois mois… » 

Au niveau du château de Meung-sur-Loire, l’impression est mitigée, également. « On a perdu en fréquentation et en chiffre d’affaires, avec les réceptions qui n’ont pu avoir lieu en juin, observe le propriétaire, Xavier Lelevé. Par contre, nous avons été surpris par la fréquentation du mois de juillet, avec la venue de groupes familiaux. Les nocturnes et les événements ont affiché complet, mais août est plus décevant. On ne retrouve pas notre clientèle étrangère, qui représente près de 25 % des visiteurs sur cette période. Celle-ci n’est pas compensée par la fréquentation française. » Xavier Lelevé a, du reste, quelques inquiétudes pour la fin d’année, avec « de possibles limitations de jauge pour des événements comme Halloween ou Noël. » Pour les mariages, ceux-ci ont repris depuis mi-juillet, mais « 50 % d’entre eux ont été reportés sur 2021. On va donc perdre encore de l’argent… » La situation sanitaire des prochaines semaines et des prochains mois risque donc fort de peser dans la balance.

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