Au 1er janvier prochain, il ne sera plus possible de jeter ses épluchures dans la poubelle verte. En effet, la loi va obliger tous les ménages à trier leurs déchets biodégradables et à les séparer du reste de la poubelle indifférenciée. À cela s’ajoute aussi l’ambition métropolitaine d’arriver à baisser de 20 % le nombre de kilos dans nos poubelles et de passer ainsi de 506 kg de déchets par an et par habitant à 405 kg par habitant d’ici 2027. Il faut donc réduire d’environ 100 kg les poubelles. « Le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas », rappelle Serge Grouard, maire d’Orléans et président de la Métropole, pour qui cette politique participe de la « révolution écologique qu’il faut produire ». Signal encourageant, en 2022 la Métropole observait une baisse de 3,7 % des déchets ménagers, même si le ratio global reste stable avec la hausse des tonnages en déchetteries et dans les végétris.
Du déchet à la ressource
Avec 21 000 composteurs dans la Métropole, un tiers de l’habitat individuel est couvert. La distribution de composteurs reste donc d’actualité et 6 000 doivent être encore donnés, cette année. Un mode de gestion des déchets cependant plus complexe dans le centre ancien d’Orléans mais qui n’empêche pas la mise en place de composteurs de quartier, selon les élus. Dix-sept sont présents sur le domaine public et la Métropole vise les 50. À cela s’ajoutent une centaine de sites équipés en pieds d’immeuble. « Nous allons également réaliser une expérimentation en matière de tri et de collecte de biodéchets dans le quartier Saint-Euverte, au dernier trimestre », ajoute Thierry Cousin, qui teste déjà, dans sa commune, le compostage autonome en établissement scolaire et au niveau des accueils de loisirs d’Orléans. L’élu table aussi sur l’économie circulaire avec le comptoir du réemploi, installé au sein de la nouvelle déchetterie de Saint-Pryvé. En effet, dans presque toutes les déchetteries métropolitaines, il est possible de déposer les objets en bon état pour qu’ils soient revendus dans cet endroit à prix doux par des associations. « Nous sommes déjà à plus de 200 passages par jour au Comptoir du réemploi ! » observe le vice-président pour qui une déchetterie, avec ce type de comptoir, pourrait être envisagée au nord de la Métropole dans le prochain mandat.
Parmi les changements qui devraient intervenir, il y a l’interversion des poubelles jaunes et vertes afin de ramasser plus souvent les déchets recyclables. En effet, pour Thierry Cousin, mieux vaut attendre déjà l’appropriation de la loi sur le tri des biodéchets. « Je ne vois pas de changement avant 2025 », estime l’élu. En attendant, quelques modifications des collectes sont prévues dans les tournées, à partir du 12 juin. Les secteurs concernés seront prévenus par un boîtage ciblé. Parmi les autres leviers, la Métropole travaille également à la mise en place « dès 2024, de l’accès aux déchetteries par lecture de la plaque d’immatriculation ». Il faudra s’inscrire sur une plateforme afin de justifier de sa domiciliation. « Nous avons proposé une convention aux communes voisines mais elles ne sont pas intéressées », justifie Thierry Cousin qui espère voir ainsi baisser le pourcentage de déchets entre 3 et 6 %. Pour ce qui est de l’enlèvement à la demande qui a remplacé les encombrants, depuis le début de l’année, 88 passages ont été effectués. Preuve, selon les élus, que les gens ont trouvé le chemin des déchetteries ou qu’ils utilisent la contrepartie de l’écotaxe.
