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Forêts : attention fragiles !

Forêts : attention fragiles !

Depuis la fin du confinement, l’attrait pour les espaces boisés n’a jamais été aussi fort. En Touraine, comme partout en France, la forêt, qui occupe un quart de la surface du département, gagne du terrain chaque année. Contrairement à certains préjugés, elle a besoin d’être exploitée et renouvelée pour remplir pleinement son rôle, en particulier, celui de lutter contre le réchauffement climatique. Comme l’explique Antoine de Roffignac, président de Fransylva 37, l’association des propriétaires forestiers privés d’Indre-et-Loire.
Patrice Naour

Le bois c’est comme un champ de blé : quand il arrive à maturité, il a besoin d’être récolté, il n’y a aucun sacrilège à cela, au contraire, c’est un cycle naturel qui permet à la forêt de se régénérer. » Antoine de Roffignac, président de Fransylva 37, sait de quoi il parle : comme un millier de propriétaires terriens dans le département, – dont 450 sont membres de l’association qu’il préside – il doit gérer des espaces boisés. Pas uniquement par intérêt économique car il a une autre activité professionnelle, mais tout simplement parce que ses parents lui ont légué la forêt qu’il entend léguer à ses enfants. « Parce que nous avons une responsabilité vis-à-vis des générations futures. Nous devons gérer le renouvellement des arbres en coupant les plus anciens et en en plantant des jeunes pour que nos enfants et petits-enfants puissent à leur tour aussi profiter des forêts dans l’avenir… »

Des réservoirs à CO2

Une forêt en bonne santé est très utile à la planète. Non seulement parce qu’elle procure du bois, matériau local, renouvelable et biosourcé ce qui est bon pour la construction et la préservation de l’environnement, mais aussi parce que les arbres captent le CO2 pour réaliser leur photosynthèse et ils en captent d’autant plus qu’ils sont jeunes… Les forêts sont de véritables réservoirs de gaz carbonique qui réduisent les effets du réchauffement climatique. Elles assurent aussi la filtration de l’eau et de l’air, qui sont de bien meilleure qualité, comme tout le monde, a pu le constater, en campagne.

Et puis une forêt bien gérée, c’est aussi une biodiversité et une faune disposant d’un environnement préservé. « Peu de gens le savent, mais en France, les trois-quarts de la biodiversité se trouvent dans les forêts ! » s’enthousiasme Antoine de Roffignac. On veut bien croire en effet que ce ne sont pas dans les plaines céréalières arrosées de pesticides et insecticides que la biodiversité se développe. Raison de plus pour prendre soin des forêts à la fois pour leurs ressources en bois, mais aussi pour la faune qu’elles abritent. C’est d’ailleurs l’un des autres grands enjeux de la préservation des espaces boisés : l’équilibre sylvo-cinégétique pour permettre aux grands animaux de conserver eux aussi leur cadre de vie mais sans nuire à la forêt. Là encore, il faut écarter un préjugé : la chasse est utile, et même indispensable, car une surpopulation animale nuirait à la forêt, notamment parce que les animaux se nourrissent de jeunes pousses et s’ils sont trop nombreux, plus aucune jeune pousse n’atteindrait sa taille d’arbre adulte. Donc gare aux préjugés aussi sur la chasse : certaines espèces sont nombreuses et peuvent être chassées, d’autres sont évidemment à préserver…

Des espèces à adapter

Avec le réchauffement climatique et les étés très chauds qui se succèdent, on a besoin d’une forêt en bonne santé, donc exploitée dans une optique de développement durable selon les critères de durabilité et les techniques de sylviculture bien connus des exploitants. « La durée de vie d’un chêne est de 120 à 150 ans contre 60 environ pour un pin maritime, explique Antoine de Roffignac. Arrivé à ce terme, il faut évidemment exploiter les arbres pour ne pas qu’ils meurent sur pied et les remplacer par des arbres plus jeunes qui, en plus, ont l’avantage d’être plus gourmands en CO2. »

Concernant les arbres, les exploitants sont attentifs aux différentes espèces qui doivent être plus résistantes en raison de la hausse des températures moyennes et du stress hydrique si les périodes sèches s’accentuent. Les sylviculteurs sont prêts à planter des espèces adaptées au changement climatique, toujours dans le même but : préserver ce capital naturel que sont les forêts qui nous donnent de l’air !

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