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Assises régionales de l’eau : la Région mobilisée pour une gestion durable de la ressource

Assises régionales de l’eau : la Région mobilisée pour une gestion durable de la ressource

Le Conseil régional a annoncé la tenue le 7 novembre prochain des premières Assises régionales de l’eau, qui rassembleront acteurs, élus et associations, pour enclencher « une démocratie de l’eau » et réfléchir collectivement aux solutions à adopter pour la gestion d’une ressource en voie de raréfaction.
P.N.
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« L’eau est non seulement une ressource vitale pour l’Homme, mais aussi un bien commun auquel il faut garantir l’accès à tous. » Partant de ce constat, la Région Centre-Val de Loire a décidé de lancer, en novembre prochain, les premières Assises de l’Eau. « L’objectif de cette démarche est d’aboutir à une culture et une politique partagée de l’eau, à une vision commune pour notre territoire », a expliqué la semaine dernière Jean-François Bridet, vice-président de la Région Centre-Val de Loire en charge de la biodiversité. De fait, le débat en session qui a suivi cette déclaration initiale a permis de dégager un consensus général autour de la nécessité de mettre en œuvre une politique de l’eau au niveau régional. Marc Fesneau, président du groupe d’opposition CDRC – et par ailleurs ministre de l’Agriculture –, s’est inscrit dans la démarche, en expliquant qu’il faudrait « tenir compte des différents points de vue pour trouver un consensus à respecter une fois voté ». Même si la compétence de l’eau relève de l’État pour la stratégie nationale et du niveau communal ou intercommunal pour la distribution, la Région peut et veut jouer le rôle de chef de file dans l’animation et la communication pour mettre tous les acteurs concernés autour de la table afin de « construire une culture régionale commune ». Va ainsi s’ouvrir une grande phase de concertation avec les différents acteurs, dont ces Assises de l’Eau seront l’aboutissement.

Des cours d’eau en mauvais état

Lors de cette même session du Conseil régional, les premiers thèmes se sont dégagés au fil des interventions des différents groupes : la sobriété nécessaire ou comment réduire la consommation, l’état du réseau (catastrophique dans certaines communes, où la moitié de l’eau se perd au cours de l’acheminent), la récupération et la réutilisation des eaux usées très faibles en France, la tarification sociale de l’eau (premiers mètres cubes gratuits puis prix progressifs pour les plus gros consommateurs), le stockage de l’eau (avec le débat bassines artificielles contre préservation des zones humides naturelles), la limitation de l’artificialisation des sols pour favoriser la recharge des nappes, le soutien au débit des cours d’eau pour assurer le refroidissement des centrales nucléaires, etc. Et les enjeux sont de taille, car les scientifiques du GIEC prédisent une diminution de la ressource en eau de 40 à 50 % d’ici 2050. D’où l’urgence de s’accorder sur les usages futurs et le partage de la ressource. Aujourd’hui, en Centre-Val de Loire, 55 % de l’eau utilisée est destinée à l’irrigation, 34 % à la production d’énergie (dont les deux tiers sont rejetés dans les cours d’eau après usage),  7% pour l’eau potable et 4 % pour l’industrie. Cette part prépondérante de l’usage agricole interpelle car, si l’eau finit à manquer, le modèle agricole, le type de cultures et donc notre alimentation seront impactés. Pas question cependant de stigmatiser les grandes cultures industrielles : le maraîchage est aussi gros consommateur. Il faudra donc faire des choix… 

Au-delà de la quantité de la ressource, il faut également tenir compte aussi de sa qualité, car moins de précipitations signifie une qualité des eaux dégradée. Ainsi, en région, seulement 19 % des cours d’eau sont considérés comme « en bon état écologique » contre 40 % au niveau national et 81 % des masses d’eau de surface ne sont pas de bonne qualité. Si la ressource reste abondante en Centre-Val de Loire, elle est éminemment fragile…

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