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À ORLÉANS, C’EST ICI QUE LA RÉSILIENCE COMMENCE

À ORLÉANS, C’EST ICI QUE LA RÉSILIENCE COMMENCE

Si l’unité médico-judiciaire (UMJ) qui accueille les jeunes victimes est assez connue à Orléans, on parle peu de celle consacrée aux adultes. Pourtant, avec les confinements, cette structure a reçu l’an dernier près de 400 victimes de violences conjugales, et une nouvelle unité pilote régionale en collaboration avec Tours devrait ouvrir en novembre.
gaëla messerli
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À ORLÉANS, C'EST ICI QUE LA RÉSILIENCE COMMENCE

À l’hôpital d’Orléans, située à côté de l’unité d’odontologie, l’unité médico-judiciaire (UMJ) est assez discrète. Pourtant, il s’agit d’un maillon important de la prise en charge de la violence, à la fois sur le plan du soin mais aussi sur celui de l’expertise. En effet, que l’on soit victime d’un accident de la route ou d’une agression, c’est dans le service du docteur Pierre Tixeront que sont déterminés les ITT (incapacités temporaires de travail). Une notion qui a son importance en matière de droit (lire notre encadré).

En termes d’activité, si le service était, jusqu’en 2019, fréquenté autant par les hommes que les femmes (« les sorties de boîtes, les agressions, la violence routière… »), depuis le confinement, ce sont les victimes féminines de violences conjugales qui arrivent largement en tête des prises en charge de cette unité médico-judiciaire. « Cette violence touche tous les milieux sociaux, des femmes âgées de 18 à 60 ans en moyenne mais cela peut aller jusqu’à 80 ans, estime le docteur Pierre Tixeront. Pour une femme d’âge mûr, ces violences peuvent avoir commencé il y a des décennies. On sait qu’au niveau des violences conjugales, seulement 10 à 20 % des femmes victimes portent plainte. Ce n’est donc qu’un bout de l’iceberg… » Arrive-t-il à l’UMJ d’Orléans de recevoir des hommes victimes de violences ? « On en voit peu, répond Pierre Tixeront. Il y a encore certainement des tabous et des blocages. »

Du soin à l’expertise

Les victimes que l’UMJ reçoit « arrivent après un dépôt de plainte et sont déjà dans un cheminement. Finalement, les femmes qui portent plainte après la première violence sont assez rares ». Quand ces victimes arrivent au sein de l’unité médico-judiciaire adultes, « il y a d’abord un temps d’écoute. Souvent cela libère la parole ».

L’unité médico-judiciaire est un lieu qui permet ensuite l’orientation des patient(e)s vers des psychologues, des associations, des juristes… Ensuite, outre le soin apporté, le service du docteur Tixeront établit aussi une expertise, avec des certificats pour la justice et des évaluations. « Notre service fait le lien entre la médecine et la justice en vulgarisant le discours médical pour le rendre accessible. Le médecin légiste est le médecin de la violence, de toutes les formes de violence, mais principalement celles au niveau de la victime. »

Une nouvelle unité régionale

Pour améliorer la prise en charge des violences conjugales, une unité pilote régionale en coopération avec Tours va être mise en place en novembre autour d’un médecin légiste, d’une psychologue et d’une assistante sociale. « L’objectif est une prise en charge avant le dépôt de plainte », explique le docteur Tixeront. Si l’on parle de zones blanches en matière de téléphonie, c’est aussi malheureusement le cas en médecine légale : en effet, en région Centre-Val de Loire, il existe l’institut de médecine légale de Tours et l’unité médico-judicaire d’Orléans, mais les autres départements, eux, n’ont aucune structure à disposition. « On aurait pu penser à une évolution vers la création d’une UMJ par département : Blois aimerait bien en ouvrir une, mais pour l’heure, il n’y en a pas, témoigne le docteur Tixeront. Au niveau du Loiret, à Pithiviers, Montargis ou Gien, on ne peut pas faire d’antenne, et faire se déplacer les victimes reste compliqué, encore plus lorsqu’elles ont des enfants à charge. La télémédecine pourrait être utile sur ce point. C’est aussi un axe pour le projet d’unité régionale en répartissant la prise en charge des autres départements entre Tours et Orléans. »

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