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Maman de Lucas, victime de harcèlement à 13 ans, tient une conférence de presse émouvante dans les Vosges

Maman de Lucas, victime de harcèlement à 13 ans, tient une conférence de presse émouvante dans les Vosges

Benjamin Vasset, rédacteur en chef
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Lundi, la maman du petit Lucas, un enfant qui s’est suicidé dans les Vosges alors qu’il n’avait que 13 ans, a tenu une conférence de presse d’une dignité absolue. Indiquant que, selon elle, c’était bien le harcèlement dont son fils avait été victime qui avait poussé ce dernier à commettre l’irréparable, cette femme a réussi à ne pas ajouter de la haine au chagrin. Malgré sa douleur incommensurable, elle n’en a pas appelé à des peines vengeresses contre les adolescents qui auraient conspué son fils en pointant son homosexualité. « Ils restent des gamins… » a lancé cette mère de famille qui ne pourra plus serrer son enfant dans les bras. Ces paroles surprenantes de sagesse en ces jours probablement infernaux pour elle tranchent avec celles qui réclament trop souvent, au moindre fait divers, une « sévérité totale » ou une « impunité zéro ». Ces insupportables inquisiteurs flattent en fait les instincts les plus bas de la nature humaine et dénient finalement à celle-ci le fait qu’elle puisse faire éclater d’autres sentiments moins sombres, comme le pardon ou la compassion. Cela étant, ce drame terrible doit aussi permettre à la société de réfléchir sur les images et les stéréotypes qu’elle continue de nourrir. Car dans les cours d’écoles de France, on est toujours le sale « … » (au choix : pédé, Noir, Arabe, juif, Blanc, gros, pute) de quelqu’un, et si le sport national qui consiste à lancer des insultes à caractère raciste ou sexiste ne cessera probablement pas demain, on peut s’interroger sur leur permanence dans la bouche d’enfants qui, quelque part, se sont abreuvés à des puits qu’ils trouvent souvent entre la cuisine et le canapé familial. Que les parents mesurent donc leurs paroles et parfois même leur deuxième degré – car les oreilles de leurs progénitures sont toujours ouvertes – et qu’ils prennent garde à ne pas les faire basculer ni trop tôt, ni trop vite, vers un âge adulte dont ils ne maîtrisent ni les clés, ni les dogmes. Car la mort du petit Lucas en est un exemple affreux : l’enfance blessée est un pays d’où l’on ne revient jamais. 

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