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Loi sur l’exposition excessive des enfants aux écrans : une députée tire la sonnette d’alarme

Loi sur l’exposition excessive des enfants aux écrans : une députée tire la sonnette d’alarme

Avant l’adoption, en début de semaine, par l’Assemblée nationale de sa loi relative à l’exposition excessive des enfants aux écrans, Caroline Janvier, députée du Loiret (Renaissance), a présenté celle-ci lors d’une réunion publique à Saint-Jean-de-la-Ruelle, jeudi dernier. Un sujet qui dépasse les frontières politiques.
G.M
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« J’ai trois enfants de 7, 10 et 12 ans, a rappelé en préambule Caroline Janvier, la députée loirétaine. En tant que maman, j’ai pu constater que les professionnels ne sont pas tous formés sur l’exposition aux écrans. Au moment où j’ai cherché un mode de garde pour mes enfants, j’ai réalisé qu’il y avait beaucoup de normes de sécurité mais que l’on ne pouvait pas me garantir, par exemple, que mon bébé de 6 mois ne passe pas toute la journée devant un écran !  » Aujourd’hui, selon la députée loirétaine, les enfants de 0 à 2 ans passent trois heures et onze minutes chaque jour en moyenne devant un écran. « Et pour certains, c’est beaucoup plus  », a assuré l’élue qui s’appuie sur la littérature scientifique dans ce domaine.

Troubles du langage 

Les effets sur les enfants sont importants : il y a six fois plus de risque pour les enfants exposés longuement d’avoir des troubles du langage. « Il y a aussi les problèmes de concentration. C’est également moins de sommeil réparateur et un risque accru d’obésité  », a ajouté Caroline Janvier qui pointe par ailleurs une aggravation des inégalités. « Les élus doivent garantir un même niveau d’information des professionnels et des parents. Cela veut dire travailler avec les professionnels de la petite enfance et l’Éducation nationale mais aussi avec les parents, en inscrivant l’information dans les recommandations du carnet de santé. Cette prévention s’inscrira dans le cadre des 20 consultations des 1000 premiers jours » a détaillé l’élue. À cela s’ajoute également, une mention « pas avant 3 ans  » sur les emballages des tablettes et autres écrans mais aussi lors des spots publicitaires. « C’est un bras de fer avec les industriels  », a reconnu Caroline Janvier qui espère que cette loi sera adoptée au Sénat et pourra être appliquée d’ici trois ans avec la publication des différents décrets. « Il faut mettre l’information partout. Beaucoup de parents disent qu’ils ne savent pas ! » a insisté la députée. 

Au-delà de la politique 

Pour présenter cette loi, Caroline Janvier était accompagnée par Aude Denizot, conseillère départementale du canton de Gien (majorité départementale) qui est professeure des écoles et mère de trois enfants. « En tant qu’enseignante, je suis capable de dire, le lundi, qui a passé le week-end sur les écrans », a affirmé Aude Denizot qui constate les dégâts dès la petite section. « Les enfants ne savent pas tenir un crayon. De même, les CM2 n’arrivent pas à imaginer un dragon si on ne leur projette pas une image ! » a poursuivi l’élue. Une situation confirmée par d’autres enseignants présents dans la salle. Ceux-ci ont notamment souligné la présence des portables dès l’école primaire. Si Aude Denizot ne rejette pas l’utilisation des tableaux inter-actifs dans le cadre de l’enseignement, elle a rappelé que le sien « n’est pas allumé toute la journée. C’est un outil ! ». Côté Département, la conseillère départementale a précisé que « Marc Gaudet, président du Département, souhaite que le Loiret soit un département pilote sur ce sujet ». La collectivité a déjà d’ailleurs initié des opérations de sensibilisation et mis en place un dispositif avec l’association 1 001 mots afin d’accompagner les familles dans l’éveil langagier des bébés (en lien avec la PMI). Pour Régine Bréant, maire-adjointe à la Ville d’Orléans en charge de l’éducation, présente jeudi soir, cette loi est utile car « le sujet dépasse les clivages politiques. C’est une question de santé publique ! ». L’élue orléanaise, qui s’occupait, il y quelque temps encore, de la petite enfance, a témoigné de sa sidération face à des parents, collés sur leurs écrans, ne regardant même plus leurs enfants. « J’ai cependant bon espoir car en sensibilisant les enfants, on touche aussi les parents », a ajouté Régine Bréant dont les écoles participent aux défis « sans écran ». Un jeune de 18 ans, présent à la réunion publique, a également partagé sa propre expérience. Avec le recul, il estime que les écrans ont certainement altéré sa capacité de travail au lycée. Pour lui, les jeunes « doivent faire un travail sur eux-mêmes, pas uniquement leurs parents ».

D’autres lois dans les tuyaux 

À noter, d’autres projets de lois ont été portés en matière d’encadrement des usages numériques des enfants. Jeudi dernier, la loi sur la majorité numérique à 15 ans, portée par Laurent Marcangeli, patron des députés Horizon, a été adoptée à l’Assemblée. Elle oblige les réseaux sociaux, en l’absence d’accord parental, à refuser l’inscription des moins de 15 ans. Lundi soir, c’est la loi sur le respect du droit à l’image des enfants du député Bruno Studer (Renaissance) qui a été adoptée à l’unanimité.

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