D’un premier abord, l’affaire peut prêter à sourire car cet habitant de la Métropole a reconnu cinquante-deux enfants aux quatre coins de la France, entre 1973 et 2017 ! Des naissances toujours reconnues de manière anticipée et qui seraient, selon lui, les fruits de l’amour. Des fruits presque exclusivement conçus avec des femmes ivoiriennes et… en situation irrégulière ! Face à un homme objectant « un devoir de reconnaissance » de ses enfants – même ceux qui ne sont pas biologiquement les siens –, la procureure de la République a dépeint des arrangements plus sordides. « Ce n’est pas de l’humanité mais une exploitation de femmes en situation précaire », a plaidé la magistrate en s’appuyant sur des témoignages de femmes qui auraient payé 1 500 € ou à qui l’accusé aurait demandé des faveurs sexuelles. Le Ministère public a requis deux ans de prison aménageables et l’avocate représentant sept des enfants reconnus (NDLR : la prescription couvre la reconnaissance des autres enfants) a demandé 1 500 € par enfant. « Le prix pour des enfants qui souffrent d’avoir une filiation qui n’est pas légalement établie. C’est la somme demandée à leur mère ! » a insisté l’avocate. Jusqu’au bout, Bernard, lui, a juré « n’avoir exploité personne ! ». La cour ne l’a visiblement pas entendu de la même oreille et l’a déclaré coupable de reconnaissance d’enfant dans le but d’obtenir un titre de séjour. Il a été condamné à douze mois de prison avec sursis et à verser 1 000 € de dommages pour chacun des sept enfants.
* Le prénom a été modifié.